(Kiev) Des cuisiniers de toute l’Ukraine se sont retrouvés vendredi pour un « marathon » du bortsch, cette soupe traditionnelle à base de betterave et de choux que l’Ukraine aimerait voir rejoindre le patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO.

L’initiative du ministère ukrainien de la Culture, qui doit déposer en mars son dossier à l’UNESCO, a provoqué l’ire de Moscou selon qui ce plat apprécié dans toute la région est russe, et provoqué une bataille culinaire et diplomatique inédite.

À l’initiative du chef Ievguen Klopotenko et pour promouvoir la candidature ukrainienne, 25 chefs représentant toutes les régions du pays se sont réunis à Kiev pour cuisiner la recette typique du bortsch de leur région, un évènement de deux heures retransmis en direct sur l’internet et qualifié de « marathon » par M. Klopotenko.

PHOTO EFREM LUKATSKY, AP

Après l’annonce par l’Ukraine de qu’elle allait proposer le bortsch à l’UNESCO, le gouvernement russe avait estimé sur Twitter que le bortsch était « un des plats russes les plus célèbres et les plus appréciés ».

« Nous devons prendre ce que nous avons, ce que nous aimons et en parler beaucoup, le promouvoir et le préserver autant que possible », a déclaré Ievguen Klopotenko au lancement de l’émission.

Après l’annonce par l’Ukraine de qu’elle allait proposer le bortsch à l’UNESCO, à l’instar de la pizza napolitaine ou de la gastronomie française, le gouvernement russe avait estimé sur Twitter que le bortsch était « un des plats russes les plus célèbres et les plus appréciés ».

Avaient suivi d’âpres débats entre internautes des deux pays pour déterminer si le bortsch est d’origine ukrainienne ou russe.  

Jadis partie de l’Empire russe, puis de l’URSS, l’Ukraine est largement restée dans la zone d’influence politique et culturelle de son voisin même après la chute de l’Union soviétique en 1991.

Mais l’annexion en 2014 par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée et la guerre dans l’est du pays avec les séparatistes prorusses parrainés par le Kremlin a changé la donne, provoquant une montée du patriotisme et une quête de l’identité nationale dans le pays

L’une des cuisinières présente vendredi, Lyarene Kozakevitch, représentait d’ailleurs la Crimée et a proposé un bortsch au maïs, au coing et à la lavande.

Mais le principal ingrédient de son bortsch de Crimée est la « collégialité », a précisé la cuisinière dans une déclaration très politique : « nous sommes ensemble et resterons ensemble »