Comment s’affranchir des recettes et libérer le créateur culinaire qui sommeille en nous ? Nous avons demandé à celles qui font des recettes (et à d’autres) de nous présenter leurs trucs.

Misez sur quelques ingrédients frais

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Marilou Bourdon, créatrice de recettes derrière Trois fois par jour

Ayant appris à cuisiner par elle-même, Marilou Bourdon, créatrice de recettes derrière Trois fois par jour, croit que cuisiner sans recettes est à la portée de tous. « Il faut commencer avec des ingrédients frais et y aller dans la simplicité, conseille-t-elle. Par exemple, si on veut cuisiner un poulet, penser à deux ou trois éléments qu’on aimerait que ça goûte. Disons, du gingembre. Acheter du gingembre frais au lieu de la poudre de gingembre. Et deux autres choses qu’on sait qu’on aime, des oignons, de la sauce soya. Y aller le plus simple possible pour commencer. À un moment donné, on commence à se faire confiance, puis on se rend compte qu’on n’a pas besoin d’avoir une longue liste d’ingrédients pour que ça goûte tellement frais et bon. » C’est aussi en prenant de l’expérience qu’on réalise que, sauf en pâtisserie, « on peut toujours récupérer un désastre ou presque ! »

Répétez, répétez, répétez

Pour la nutritionniste Annie Ferland, fondatrice du blogue Science & Fourchette, il faut commencer par choisir des recettes qu’on a faites plusieurs fois et tenter de les cuisiner à l’œil. « On peut avoir le livre de recettes ouvert, sans trop le regarder, mais on essaie de les faire instinctivement, sans mesure précise. Et si on aime tel ingrédient, on peut en rajouter. Généralement, si ce n’est pas une recette de desserts, qui demande souvent des mesures précises, ça va fonctionner. Tranquillement pas vite, ça va devenir instinctif. » Il faut opter pour des plats simples au début, ajoute-t-elle. « Par exemple, Ricardo a des recettes avec cinq ingrédients ou moins. C’est plus simple de les mettre à notre sauce et d’y aller instinctivement avec ce qu’on a. On peut ajouter des carottes qu’on a dans le frigo, par exemple. »

Analysez les recettes

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Véronique Bouchard, auteure du livre Cuisiner sans recettes

Comprendre les principes de base : c’est l’approche adoptée par Véronique Bouchard dans le livre Cuisiner sans recettes. « Au lieu de prendre juste une recette, prenez le temps d’en comparer quatre ou cinq et vous allez comprendre les principes de base, dit-elle. Par exemple, pour avoir une viande tendre, on va d’abord la saisir, puis la faire cuire à feu doux longtemps. Et si tu fais des muffins chaque semaine, à un moment donné, tu as compris comment ça marche. »

Substituez des ingrédients

Avant d’en arriver à créer ses propres plats, on peut expérimenter en substituant quelques ingrédients d’une recette existante, en fonction de ce qui disponible dans notre frigo ou au marché. Une façon de « locavoriser » les recettes, selon la nutritionniste et autrice Julie Aubé, qui prône cette approche sans toutefois en faire un dogme. « Pour chaque catégorie d’aliments, on est souvent capable de trouver des options locales, remarque-t-elle. On ne cherche pas toujours un équivalent le plus pareil possible. C’est correct que nos saveurs locales soient différentes, il faut juste trouver des façons intéressantes de les utiliser dans notre cuisine. » Ainsi, l’huile d’olive peut souvent être remplacée par des huiles locales de canola, de tournesol, de chanvre ou de caméline, et le sucre blanc, par du sirop d’érable, à condition d’ajuster la quantité de liquide dans le cas de la pâtisserie.

Prenez des notes

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Sœur Angèle

Pour ne pas répéter vos erreurs ou pour répéter vos succès, prenez des notes. « Quand vous faites vos recettes et que vous réussissez, écrivez-les et faites-vous un cahier », conseille sœur Angèle.

Pensez à vos provisions

Vous avez profité des récoltes pour faire des provisions ? Pensez à les intégrer dans vos plats. « Les provisions ne sont pas faites pour rester sur la tablette pendant 10 ans, rappelle Julie Aubé. Elles sont faites pour être mangées pendant l’hiver quand ces aliments ne sont plus disponibles en version fraîche. Si on a conservé des aliments, mettons-les au menu. »