Près de la moitié (48 %) des Québécois de 15 ans et plus « se sentent tendus en raison du manque de temps », selon l’Institut de la statistique du Québec (2015). On s’en doute : cette impression de ne pas réussir à tout accomplir est bien présente en décembre, mois des partys de bureau et des concerts de chorale.

« Bien sûr que les familles manquent de temps, et ce, à longueur d’année », observe Marie Douce Soucy, médecin à Saint-Laurent. La Dre Soucy considère « qu’il est tout de même important, voire primordial de cuisiner, et surtout d’en profiter pour impliquer les enfants ».

Recevoir aux Fêtes sans trop se casser la tête — et sans servir son macaroni du mardi soir ! —, c’est possible. « Je conseille de prévoir le menu d’avance, suggère Héléna Hubert, chef responsable du traiteur Gourmand d’ici. Sans forcément faire compliqué, ce qu’on peut faire maison, on le fait, parce que c’est toujours meilleur. Pour nous aider, on peut faire des choses en avance et les congeler. »

Certains plats — Héléna Hubert évoque un gravlax de saumon — peuvent être préparés et gardés quelques jours au réfrigérateur. D’autres n’ont besoin que de garnitures différentes pour épater — comme un houmous enjolivé de paprika fumé ou de pignons. « Je suis pour une nourriture simple, mais bonne », résume la chef.

Servir à table pour se simplifier la vie

Les mets « simples et goûteux » sont aussi privilégiés par Myriam Szor, traiteur à domicile. « J’utilise beaucoup d’épices pour rehausser les recettes, dit-elle. Des noix grillées peuvent aussi donner du ‟oumpf” à une recette qu’on connaît déjà, sans que ça coûte cher ou que ce soit compliqué. »

En plat principal, un beau poisson cuit sur une plaque avec des légumes racines convient bien à un groupe, suggère Myriam Szor. « Les gens peuvent se servir à même le plat de service, précise-t-elle. Pas besoin de préparer des portions individuelles. » Voilà qui permet de passer la soirée en famille ou entre amis, plutôt qu’aux fourneaux.

Compter sur les marmitons

Impliquer les enfants et les adolescents en cuisine est aussi gagnant. Les plus vieux peuvent prendre en charge une recette — par exemple, la tarte au chocolat chaï de Myriam Szor — tandis que les plus petits peuvent casser les œufs d’une recette de biscuits ou mettre des clémentines dans un joli plat de service.

« Pas besoin de cuisiner des recettes élaborées, autant dans la vie de tous les jours que durant les Fêtes, estime Marie Douce Soucy, médecin de famille. Le but est de passer du temps ensemble et de transmettre des notions de base aux enfants, en lien avec les aliments et leur préparation. Et surtout, de manger ensemble par la suite. »

S.O.S. traiteur

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Parfois, le temps manque même pour préparer un simple potage. Plus du quart (26 %) des Canadiens disent carrément qu’il leur est « impossible de préparer des repas ou de manger à la maison en raison des impératifs de la conciliation travail et vie personnelle », selon l’Institut Vanier de la famille (2017). Dans ces cas extrêmes, il ne faut pas hésiter à tourner les coins rond en achetant une salade préparée et une croûte à tarte du commerce, ou en faisant appel à un traiteur, voire à un chef à domicile.

Notre clientèle a augmenté et la principale raison, ce n’est pas que les gens ne savent pas cuisiner. C’est qu’ils manquent vraiment de temps.

Philippe Racine, de l’Épicerie urbaine Masson

Il est même possible de fêter sans cuisiner, tout en étant écoresponsable : le traiteur en ligne Pots Maison propose du ragoût de boulettes et une tourtière en version végane, emballés dans des pots de verre.

Peu importe ce qu’on mange aux Fêtes — que ce soit des recettes faciles ou les plats d’un traiteur —, « quand c’est partagé en bonne compagnie, c’est le principal », rappelle Héléna Hubert.

Nous remercions la boutique 3 femmes & 1 coussin pour le prêt des ustensiles et de la vaisselle présentés dans les photographies.