Région fertile et bucolique nichée le long de la frontière américaine entre l’Ontario et la rivière Richelieu, le Suroît propose une offre agrotouristique qui n’a rien à envier aux régions voisines. Coup d’œil à quelques perles d’un coin de pays que certains se plaisent à appeler les « Cantons de l’Ouest ».
Au fil du Vent
À moins de 30 minutes au sud de Montréal, Au fil du vent est surtout connu pour son verjus, un jus extrait de raisins qui n’ont pas encore atteint leur pleine maturité.
« On était à Montréal au marché du Mile End et on proposait toutes sortes de produits du raisin quand un monsieur d’origine turque nous a demandé pourquoi on ne faisait pas de verjus, nous a raconté la copropriétaire Johanne Plamondon. On s’est donc décidés à en faire ; au début ça marchait plus ou moins bien, mais je me suis entêtée. »
Comme il s’agit d’un produit du terroir pouvant remplacer le jus de citron — avec une acidité plus ronde et moins volatile —, des restaurateurs de renom se sont mis à acheter le verjus à la caisse.
Au-delà du produit vedette, Johanne et son conjoint Pierre Corriveau cultivent aussi noisettes américaines, noix de noyer, bleuets, miel et piment de Gorria. Au fil du vent offre aussi des visites du domaine de même que de coquets espaces à pique-nique.
124, route Édouard-VII, Saint-Jacques-le-Mineur
Fromagerie Kaiser
À moins de cinq minutes d’un cul-de-sac qui bute contre la frontière américaine, la fromagerie Kaiser est une parcelle de la Suisse au Québec.
Arrivé chez nous il y a 40 ans avec en poche sa formation de fromager, Fritz Kaiser a lancé son entreprise quelques années plus tard. La fromagerie produit aujourd’hui 600 tonnes de fromage par année.
Farouchement indépendant et continuant de s’approvisionner localement, M. Kaiser élabore et teste personnellement les 24 variétés de fromage qui quittent l’usine — 5 d’entre elles ont d’ailleurs été acclamées au dernier concours Sélection Caseus.
« Il n’y a pas de secret : on peut soit faire un bon fromage, soit produire un fromage vite fait », a affirmé M. Kaiser en nous faisant visiter l’usine ultramoderne en compagnie de son fils Adrien.
On sait évidemment de quel côté campe la famille Kaiser, qui offre d’ailleurs certains formages exclusifs dans son accueillante boutique de Noyan, toujours responsable du quart des ventes de l’entreprise. On y vient pour profiter de sérieuses aubaines, mais aussi pour pique-niquer.
Ouverte du mardi au dimanche, de 9 h à 18 h
459, chemin de la 4e Concession, Noyan
Bon Bœuf
C’est dans les pâturages en pente douce de Saint-Chrysostome que l’on trouve la jolie boutique Bon Bœuf, entièrement réaménagée ce printemps. Après avoir racheté la ferme familiale il y a 15 ans, Chantale Agnew a décidé de se lancer dans la production de bœuf d’abattage en 2015.
« Les gens veulent de plus en plus entrer en contact avec les producteurs, on sent qu’ils ont besoin de savoir d’où vient leur viande, nous a-t-elle raconté pendant la visite guidée de la ferme. Il y a 50 ans, tout le monde avait un lien avec un agriculteur, mais ce n’est bien sûr plus le cas aujourd’hui. Ça fait donc partie du charme d’acheter directement à la ferme. Ça permet aussi une meilleure compréhension de notre quotidien. »
En plus de proposer toute la variété de coupes de bœuf, Bon Bœuf produit des œufs, de la viande de porc et s’apprête à offrir une sélection de plats préparés.
Ouverte du jeudi au samedi, de 10 h à 18 h, et le dimanche, de midi à 17 h
122, rang Duncan, Saint-Chrysostome
https://www.boutiquebonboeuf.com
Domaine Herdman
Analyste immobilier dans une grande firme comptable, Éric Leboeuf a tout laissé derrière il y a 10 ans pour acheter une terre dans le but d’y planter un vignoble. Ça ne s’est pas passé comme prévu, mais à la suggestion d’un éleveur, il s’est converti… à la production de viande de sanglier !
« J’ai toujours voulu élever des bêtes que j’aime manger, nous a expliqué M. Leboeuf. On a donc acheté un troupeau à la fin de 2016 pour ensuite aménager l’enclos l’hiver suivant. J’ai fait mon cours de boucherie, si bien que je fais moi-même les coupes des carcasses que je fais abattre dans un abattoir tout près. »
Il s’occupe maintenant d’une harde de 65 têtes qui vit en groupe, en respect de la hiérarchie propre aux sangliers. Épicurien, Éric Leboeuf cuisine aussi ses propres saucisses, bacon et terrines, le tout concocté en s’approvisionnant auprès des nombreux producteurs locaux, qu’il s’agisse de vergers, vignobles, cidreries ou microbrasseries.
Ouvert sur rendez-vous
1272, chemin Brook, Hinchinbrooke