Le charbon est le plus gros émetteur de CO2, mais reste aussi le principal moyen de produire de l'électricité à travers le monde et la demande ne tarit pas, surtout en Asie.

La demande mondiale a de nouveau progressé en 2017 après deux ans de déclin pour atteindre 5357 Mtec (millions de tonnes équivalent charbon), selon les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).  

Géographiquement, c'est l'Asie-et en particulier la Chine - qui est de loin le premier consommateur.

La première utilisation du charbon est la production d'électricité. Les centrales à charbon restent d'ailleurs la première source de production électrique à travers le monde avec une part de 40 % (devant le gaz).

La Chine a plus fait tourner ses centrales l'an dernier comme au début de 2018 mais son appétit pourrait finir par se tarir.  

La demande y est en effet sous la pression des politiques en faveur de l'amélioration de la qualité de l'air dans les villes, une tendance soutenue par des conversions au bénéfice du gaz et la montée des renouvelables, note l'AIE.   

En revanche, l'Inde devrait prendre la première place et d'autres pays vont enregistrer de fortes croissances (Indonésie, Malaisie, Pakistan, Philippines, Vietnam).

« De nombreuses économies en développement considèrent le charbon comme important pour leur développement économique en raison de sa disponibilité et de son coût relativement bas », relève-t-elle.

Au final, l'agence table sur une stagnation de la demande autour de 5400 millions de tonnes d'ici 2040, la chute de la demande chinoise, de l'Union européenne et des États-Unis étant compensée par la hausse de l'Inde et de l'Asie du sud est.

Le charbon joue un rôle important dans les émissions de gaz à effet de serre.  

Il était responsable de 40 % des émissions de CO2 en 2017, devant le pétrole (34 %) et le gaz (19 %), selon l'association Global Carbon Project.  

Compte tenu des risques pour le climat, l'AIE estime qu'une « action urgente est nécessaire » pour soutenir le captage et le stockage du carbone (CCS).  

Mais cette technologie, qui consiste à capter le CO2 à la sortie des cheminées pour le stocker dans le sous-sol, reste pour l'instant très coûteuse.

Il n'existe que deux grandes installations de séquestration et de stockage du carbone dans des centrales en opération : Petra Nova au Texas et Boundary Dam au Canada. Un autre gros projet au Mississipi a été abandonné.

Les capacités de captage de CO2 atteignent ainsi seulement 2,4 millions de tonnes par an, alors qu'il faudrait être en mesure d'atteindre les 350 millions de tonnes d'ici 2030, pour respecter l'Accord de Paris sur le climat, selon l'AIE.