Des vendeurs de feux d'artifice de la capitale indienne New Delhi en Inde ont fermé mardi leurs magasins pour protester contre un jugement n'autorisant que des « pétards propres » pour les festivités de Diwali, dans le but de limiter l'exécrable pollution de l'air.

Les Indiens font habituellement sauter des millions de feux d'artifice pour Diwali, la grande fête des lumières hindoue qui tombe cette année le 7 novembre, et cela aggrave encore la pollution qui afflige à cette période de l'année le nord de ce pays de 1,25 milliard d'habitants.

Des dizaines de commerçants ont dénoncé comme « fantaisiste » une récente décision de la Cour suprême de n'autoriser la vente dans l'agglomération de Delhi que de pétards « verts », censés polluer nettement moins que les pétards normaux.

Or, « des pétards verts, ça n'existe pas en Inde. Je suis dans ce métier depuis 35 ans et je n'en ai jamais entendu parler ni vu ce produit », a déclaré à l'AFP Rajesh Tyagi, un négociant de pétards. Dans la vieille ville, des commerçants étaient assis devant leurs boutiques fermées, normalement très fréquentées en cette période festive.

Selon un article du quotidien Hindustan Times, un prototype de feux d'artifice moins polluant est en cours de développement dans le pays et pourrait arriver sur le marché l'année prochaine.

En 2017, la Cour suprême avait complètement interdit les pétards pour Diwali dans la capitale, invoquant les mêmes raisons environnementales. Cette mesure n'avait pas toujours été suivie d'effet.

La plus haute instance judiciaire d'Inde a en outre restreint l'usage des pétards entre 20 h et 22 h dans tout le pays pour ce Diwali.

Toux grasse, yeux qui piquent, mal au coeur : comme chaque année, Delhi et ses 20 millions d'habitants suffoquent actuellement dans un brouillard de pollution.

Ce phénomène est dû à une conjonction de causes naturelles (poussière, baisse des températures, changement des vents...) et liées à l'activité humaine (brûlis agricoles, émissions industrielles et de véhicules, incinération de déchets...). L'exposition à long terme à la pollution fait courir de graves dangers pour la santé publique.

Cet épisode d'air vicié est amené à empirer au cours des dix prochains jours, selon les prévisions.

À midi (2 h 30 HE) mardi, l'ambassade américaine à New Delhi enregistrait une concentration de particules fines (PM2,5) de 410 microgrammes par mètre cube d'air. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 25 en moyenne journalière.