La ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna, se dit déçue par le nouveau décret du président Donald Trump qui met fin à une politique de protection des océans et des Grands Lacs.

«Il y a 40 millions de personnes qui vivent à côté des Grands Lacs, a-t-elle affirmé. C'est vraiment important pour l'eau potable, pour l'économie, le tourisme pour les pêcheurs.»

Le président américain a signé ce décret mercredi pour renverser cette politique instaurée par son prédécesseur, Barack Obama, après la marée noire causée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon en 2010.

Ce nouveau décret souligne l'importance du développement industriel des océans, notamment pour la production pétrolière et gazière.

«Les industries en rapport avec l'océan emploient des millions d'Américains et font partie d'une économie nationale forte, peut-on y lire. La production d'énergie domestique provenant des eaux fédérales renforce la sécurité de la nation et réduit la dépendance à l'importation d'énergie.»

La ministre McKenna a dit jeudi, lors d'une téléconférence avec des journalistes depuis la Belgique, qu'elle allait aborder la question avec son homologue américain. Elle n'avait pas encore eu le temps de mesurer l'impact que pourrait avoir cette nouvelle politique américaine au Canada.

«Si on ne travaille pas ensemble, ça va être négatif pour les deux pays», a-t-elle signalé en spécifiant qu'elle avait déjà demandé des investissements à son homologue américain, Scott Pruitt, pour la protection des océans et des Grands Lacs.

Cinq des sept pays du G7 ont signé au début du mois une charte pour réduire les déchets de plastique dans les océans. Les États-Unis et le Japon n'y ont pas adhéré.

Mme McKenna participait à une série de rencontres internationales en Allemagne et en Belgique pour discuter des objectifs de l'Accord de Paris sur le climat.

Elle coprésidait la deuxième réunion ministérielle du Canada, de l'Union européenne et de la Chine où il a été question des lignes directrices à adopter pour mettre cet accord en oeuvre.

La ministre a reconnu que le Canada n'avait pas l'intention dans l'immédiat d'augmenter ses émissions de gaz à effet de serre (GES) comme l'a suggéré le commissaire à l'Énergie et au Climat de l'Union européenne, Miguel Arias Canete.

«Nous avons négocié un accord ambitieux sur le climat et nous sommes déterminés à le mettre en oeuvre, a-t-elle dit. C'est ce sur quoi nous focalisons.»

L'Europe a augmenté sa cible de 5% plus tôt cette semaine. Elle veut maintenant réduire ses émissions de 45% sous les niveaux de 1990 d'ici 2030.

Le Canada s'est donné pour objectif de réduire ses émissions de GES de 30% sous les niveaux de 2005 d'ici 2030, mais la cible semble encore difficile à atteindre même si le gouvernement a adopté plusieurs mesures comme l'imposition d'un prix sur le carbone.