Le gouvernement Couillard s'est montré préoccupé, jeudi, par un rapport d'Équiterre qui fait état d'une hausse importante du nombre d'incidents impliquant des pipelines sur le territoire québécois.

Le rapport, basé sur des rapports d'incidents de l'Office national de l'énergie (ONÉ), révèle que la société Pipelines Trans-Nord est à elle seule responsable d'une explosion de signalements. L'entreprise a été à l'origine de 15 des 16 incidents répertoriés par les autorités fédérales en 2017.

Le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, a ordonné des vérifications dans la foulée de la publication du rapport. Il assure que les révélations d'Équiterre ne seront pas prises à la légère.

« Il y a quand même une fréquence dans les gestes qui sont posés, a noté le ministre. Ce sont des questions pour lesquelles je veux avoir des réponses et c'est clair qu'on va regarder ça de façon très sérieuse parce que ce qui est rapporté ce matin est difficilement acceptable, et ce n'est certainement pas justifiable. »

La ministre de l'Environnement, Isabelle Melançon, a abondé dans le même sens.

« Il y a des préoccupations, on doit se pencher sur cette question », a-t-elle indiqué.

Dans une déclaration écrite, Pipelines Trans-Nord a qualifié son réseau de « composante essentielle de l'infrastructure énergétique du Québec ».  L'entreprise assure qu'elle travaille « en étroite collaboration » avec les autorités et les riverains pour assurer que ses canalisations sont sécuritaires.

« Trans-Nord continue d'investir dans ses gens, ses actifs, et ses technologies afin de protéger le public et l'environnement, a indiqué l'entreprise. Nous avons amélioré nos processus, nos procédures, et nos activités de gestion de l'intégrité, et nous évaluons continuellement nos systèmes afin de nous assurer que notre rigueur opérationnelle est adéquate. »

L'ONÉ rassurant

L'ONÉ a précisé jeudi que les 15 événements attribués à Pipelines Trans-Nord en 2017 sont attribuables à des « resserrements méthodologiques » imposés à l'entreprise. Dans 11 cas, il s'agissait de cas de surpression survenus dans les années précédentes.

L'organisme fédéral a assuré qu'il travaille activement à assurer la sécurité des pipelines au Canada.

« En 2017, n'y a eu aucune fuite de produits pétroliers aux installations réglementées par l'Office au Québec, a indiqué son porte-parole, Marc Drolet. La dernière fuite au Québec est survenue en 2011. »