L'usage actuel de l'imidaclopride «ne peut durer» et les niveaux de ce pesticide de la catégorie des néonicotinoïdes relevés dans les cours d'eau et les milieux aquatiques sont nocifs pour des insectes aquatiques, comme les éphémères et les moucherons, qui représentent une importante source de nourriture pour les poissons, les oiseaux et d'autres animaux, indique une évaluation de Santé Canada.

Les pesticides de la catégorie des néonicotinoïdes sont homologués au Canada depuis plusieurs années et ont remplacé d'anciens pesticides qui présentaient des risques plus importants pour la santé et l'environnement.

Ces pesticides ont été sous haute surveillance ces dernières années quant à leur impact potentiel sur les populations d'abeilles. Le gouvernement provincial de l'Ontario a restreint l'usage de l'imidaclopride l'an dernier, tout comme quelques pays européens.

Dans le cadre du processus d'examen régulier, Santé Canada a terminé sa réévaluation du néonicotinoïde imidaclopride et a publié, mercredi, son évaluation provisoire des risques aux fins de consultation publique.

Un plan de gestion des risques propose une élimination progressive sur trois ans des usages agricoles de l'imidaclopride. Dans certains cas où il n'existe aucun produit antiparasitaire de rechange, une période de transition de cinq ans est proposée.

Le ministère a établi que les concentrations d'imidaclopride présentes dans l'eau de surface varient, étant parfois indétectables et atteignant, «dans de rares cas, 11,9 parties par milliard». Selon les données scientifiques, les concentrations supérieures à 0,041 partie par milliard sont une source de préoccupation.

Le processus de consultation comprend une période de commentaires de 90 jours et un «forum multilatéral» portant sur toute autre stratégie d'atténuation proposée qui permettrait d'atteindre les mêmes résultats dans des délais semblables, a-t-on indiqué.

Compte tenu des résultats de la réévaluation de l'imidaclopride, le ministère a également entrepris des examens spéciaux de deux autres néonicotinoïdes couramment utilisés, à savoir la clothianidine et le thiaméthoxame.

Le groupe militant Environmental Defence, qui fait pression pour l'interdiction des néonicotinoïdes, a salué la décision du gouvernement, tout en affirmant que la période d'élimination graduelle sur trois à cinq ans est trop longue.

«Ces conclusions dévastatrices s'ajoutent à des travaux scientifiques croissants concernant l'impact de l'imidaclopride et d'autres pesticides néonicotinoïdes de manières désastreuses sur la santé des abeilles», a fait valoir la porte-parole Maggie MacDonald par communiqué.

Ces dernières années, Santé Canada a évalué les risques pour les abeilles et d'autres pollinisateurs associés aux néonicotinoïdes et a adopté certaines mesures pour les gérer.

Le ministère a fait valoir que des mesures d'atténuation obligatoires concernant les semences de maïs et de soja traitées en 2014 avaient permis d'observer une diminution du nombre d'incidents signalés au moment de la mise en terre, allant jusqu'à 80 %.