La Californie, déjà à l'avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique aux États-Unis, vient de renforcer sa législation et d'adopter les objectifs de réduction des gaz à effet de serre «les plus ambitieux d'Amérique du Nord».

La nouvelle législation signée jeudi par le gouverneur Jerry Brown prévoit de diminuer d'ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% par rapport à leur niveau de 1990, d'après un communiqué.

Ce nouvel objectif est considéré comme une étape pour atteindre le but ultérieur, «une réduction des gaz à effet de serre de 80%, comparé aux niveaux de 1990, d'ici 2050», précise le bureau du gouverneur.

«Nous faisons ici un effort qui aura une portée de long terme et d'une vaste ampleur», a déclaré Jerry Brown lors d'une cérémonie à Los Angeles. «La Californie fait quelque chose qu'aucun autre État américain n'a fait.»

Les précédents objectifs visaient une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 15% sous les niveaux de 1990, d'ici 2020.

Avec cette loi, «la Californie continue à mener les efforts de lutte contre le changement climatique» du pays «et nous nous assurons que les bénéfices économiques et environnementaux de ces mesures touchent tous les habitants», même les plus défavorisés, insiste le député Anthony Rendon.

Certaines des zones avec l'air le plus pollué de Californie sont aussi parmi les plus pauvres, à l'instar des environs de Visalia, au centre de l'État, en raison de l'agriculture intensive et du forage pétrolier.

Les nouvelles mesures ont d'ailleurs fait face à l'opposition des compagnies pétrolières, qui s'étaient déjà opposées à un autre texte adopté à l'automne dernier et stipulant que d'ici 15 ans, la moitié de l'électricité de Californie devrait venir d'énergies renouvelables.

Les ventes de voitures vertes devraient ainsi continuer à progresser dans cet Etat, où elles sont déjà les plus nombreuses aux États-Unis, et les exploitations agricoles et d'autres industries polluantes vont devoir abaisser drastiquement leurs émissions de méthane et autres gaz nocifs pour la couche d'ozone.

Les nouveaux textes signés jeudi n'ont toutefois pas abordé directement l'avenir du vaste programme de droits à polluer californien (cap-and-trade) pour les industries, qui fait face à de nombreuses critiques.

Il a permis de générer des milliards de dollars après son lancement en 2012, mais la demande a chuté ces dernières années et il fait face à de nombreuses poursuites.