Même de petites quantités de pollution atmosphérique semblent rehausser le risque pour les femmes enceintes de souffrir d'un problème associé à des naissances prématurées et à des troubles neurologiques et respiratoires à long terme pour le bébé, préviennent des chercheurs américains.

Les scientifiques de l'École de santé publique Johns Hopkins Bloomberg ont constaté que les particules microscopiques qui proviennent des voitures, des centrales énergétiques et d'autres sources industrielles peuvent, après avoir été respirées, interférer avec le placenta, l'organe qui fournit du sang, de l'oxygène et de la nutrition au foetus.

Ils ont déterminé que plus la mère est exposée à la pollution atmosphérique, plus elle est susceptible de souffrir d'une inflammation intra-utérine, ce qui peut rehausser le risque pour son enfant de souffrir de problèmes de santé pendant plusieurs années.

À l'étude de plus de 5000 femmes enceintes, les chercheurs ont constaté que celles qui avaient été exposées aux plus fortes concentrations de pollution atmosphérique (les particules microscopiques PM2.5) étaient deux fois plus susceptibles que celles exposées aux concentrations les plus faibles de présenter une inflammation intra-utérine.

Le risque semblait particulièrement élevé pendant le premier trimestre et même des facteurs comme le tabagisme, l'âge et l'obésité ne changeaient rien aux résultats.

L'inflammation intra-utérine compte parmi les principales causes de naissances prématurées aux États-Unis. Les bébés prématurés peuvent souffrir de problèmes de santé ou développementaux toute leur vie. La prématurité a notamment été associée à l'asthme et à l'autisme.

L'auteure de l'étude, la docteure Rebecca Massa Nachman, a déclaré que les normes actuelles de pollution atmosphérique ne sont possiblement pas assez sévères pour protéger les foetus.

Les conclusions de cette étude ont été publiées récemment par le journal scientifique Environmental Health Perspectives.