Les propriétaires de scooters de Gênes, berceau de l'emblématique Vespa dans le nord-ouest de l'Italie, ont sonné la révolte après la décision du maire d'interdire la circulation des modèles les plus anciens pour lutter contre la pollution.

Sur les réseaux sociaux, le mode d'ordre #lamiavespanonsitocca («Pas touche à ma Vespa») est devenu viral dans cette ville côtière.

Son maire, Marco Doria (gauche) a signé en décembre un arrêté interdisant une grande partie de la ville de 7 h à 19 h aux scooters aux normes européennes d'émission Euro 0 - pour l'essentiel fabriqués avant 1999 -, ce qui concerne environ 20 000 des scooters actuellement en circulation dans la ville.

Alors que des semaines sans vent ni pluie ont maintenu la pollution aux particules fines au-dessus du niveau d'alerte dans de nombreuses villes d'Italie fin 2015, les mesures contre les véhicules polluants se sont multipliées. Les scooters Euro 0, voire Euro 1, sont ainsi déjà interdits dans d'autres villes comme Rome et Milan.

Les modèles plus récents, dont les Vespa ayant gardé le design de celles sur laquelle Gregory Peck faisait visiter Rome à Audrey Hepburn dans «Vacances romaines» en 1953, sont en revanche toujours les bienvenus.

Mais à Gênes, la mesure a provoqué une telle levée de boucliers que son entrée en vigueur a été repoussée de février à avril. La ville est en effet celle qui compte le plus de scooters par habitant en Italie, et le moins de voitures - à l'exception de Venise où l'on circule en bateau.

L'adjoint chargé de l'environnement, Italo Porcile, n'entend cependant pas céder: «J'adore la Vespa, j'en ai eu une moi-même. Mais l'Euro 0 est terriblement polluante et la santé publique est plus importante».

La célèbre Vespa est née à Gênes après la Seconde Guerre mondiale, quand le groupe Piaggio, qui fabriquait auparavant des locomotives et des avions de combat, a cherché à proposer un moyen de déplacement adapté aux routes défoncées par les bombardements.