Les femmes enceintes exposées à la pollution de l'air dans les dernières semaines de leur grossesse semblent donner naissance à des bébés moins lourds, a découvert une recherche publiée mardi.

Les chercheurs se sont penchés sur des femmes près d'accoucher à Pékin durant l'été 2008. Dans cette ville notoirement polluée, les autorités chinoises avaient tout fait pour réduire la pollution de l'air à l'occasion des jeux Olympiques de 2008.

Or, des mesures ont montré que les femmes ayant accouché à cette période avaient donné naissance à des bébés plus lourds que celles ayant donné naissance à des bébés avant, ou après, selon l'étude publiée mardi dans la revue américaine Environmental Health Perspectives.

L'étude a analysé les données portant sur 83 672 naissances à terme (37 à 42 semaines de gestation au moment de la naissance) de mères qui vivaient dans quatre districts urbains de Pékin.

Les chercheurs ont comparé le poids des enfants à la naissance des mères qui étaient enceintes de huit mois durant les jeux Olympiques et Paralympiques de 2008 dans la capitale chinoise à celles au même stade de grossesse en 2007 et en 2009, quand les niveaux de pollution étaient à la normale pour Pékin, plus élevés.

Ils ont constaté que les enfants nés en 2008 pesaient en moyenne 23 grammes de plus que ceux qui ont vu le jour durant la même période en 2007 et en 2009.

Le gouvernement chinois avait pris des mesures drastiques pour réduire la pollution à Pékin pendant les Jeux en limitant la circulation voitures dans l'agglomération, en fermant des usines ou en suspendant des projets de construction notamment.

Ces mesures, qui ont été fortement assouplies ensuite, avaient entraîné une très nette diminution des concentrations de particules fines et de gaz polluants pendant les six à sept semaines des JO.

Les dernières semaines de grossesse sont une période clé pour le développement du foetus, notamment pour le système nerveux central, cardiovasculaire et musculosquelettique.

Cette recherche suggère que la pollution pourrait avoir un impact sur cette période du développement foetal, notent les chercheurs. Selon eux, le mécanisme biologique par lequel une exposition de la mère à la pollution provoque un poids plus faible des nouveau-nés n'est pas clair. Ils citent plusieurs facteurs possibles pouvant jouer un rôle, dont une altération des fonctions du placenta et une diminution des nutriments que reçoit le foetus, ce qui pourrait réduire sa croissance.

Ce même groupe de chercheurs avait effectué une étude sur la réduction de la pollution pendant les JO de Pékin et les effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire, publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) en 2012.

«Alors que la pollution à Pékin est particulièrement remarquable, de nombreuses autres grandes métropoles dans le monde sont confrontées au même problème de qualité de l'air», a noté Junfeng Zhang, de l'Université Duke Kunshan en Chine, coauteur de la recherche.