La demande mondiale de charbon va continuer à croître, mais à un rythme plus lent, pour atteindre 9 milliards de tonnes en 2019, malgré les efforts de la Chine pour modérer sa consommation, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Après avoir atteint 3,3 % par an entre 2010 et 2013, la croissance de la demande mondiale de charbon sera de 2,1 % en moyenne par an d'ici à 2019, prévoit l'AIE dans son rapport annuel sur le marché du charbon publié lundi.

L'an dernier, l'AIE avait envisagé une croissance annuelle de 2,3 % entre 2014 et 2018.

«Malgré son image d'une industrie déclinante, le charbon est toujours la colonne vertébrale de la production d'électricité dans le monde», a commenté Maria van der Hoeven, la directrice exécutive de l'AIE.

Les politiques mises en place pour lutter contre le changement climatique, auquel le charbon est un des principaux contributeurs, «échoueront pour la plupart à stopper la croissance de la demande de charbon» d'ici 2019, a-t-elle ajouté.

Malgré une diversification de ses sources d'énergie, la Chine, principal producteur, consommateur et importateur de charbon dans le monde, représentera encore les trois cinquièmes de la hausse de la demande d'ici à 2019, avec une prévision de croissance de la demande de 2,6 % par an.

Le pays n'aura pas donc encore atteint son pic de consommation à cette date, estime l'agence basée à Paris.

La demande de charbon sera par ailleurs tirée par d'autres pays comme l'Inde et les pays d'Asie du Sud-Est, mais aussi le Japon et la Corée du Sud, qui compensera le recul de la consommation de l'Europe et des États-Unis.

Il atteindra par exemple 1,7 % par an aux États-Unis, le développement des gaz de schiste ayant conduit à fermer des centrales à charbon.

En Europe, la croissance de la demande ces dernières années «n'était qu'une hausse temporaire, largement due aux prix bas du charbon et du CO2, aux prix élevés du gaz et à la fermeture partielle des centrales nucléaires en Allemagne», explique l'AIE.

Depuis 2012, le contexte économique morose, l'amélioration de l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables ont inversé la tendance.

L'AIE estime aussi que de nombreuses incertitudes pèsent sur ses prévisions, comme les politiques qui pourraient être mises en place contre le charbon et surtout le niveau de ses prix, qui ont encore beaucoup baissé sur un an.

Pendant des années, de nouvelles capacités ont été mises en services, tirées par la demande, mais depuis 2011, le marché se trouve dans une situation de surproduction, qui pousse les prix vers le bas.

Mais selon Maria van der Hoeven, «la consommation de charbon sous sa forme actuelle est simplement insoutenable», nécessitant «d'accélérer rapidement» le déploiement de la capture et de la séquestration du carbone et d'augmenter les investissements dans des centrales électriques à base de charbon plus efficaces, notamment dans les pays émergents.