Pour préserver le «ciel bleu» promis aux dirigeants de l'Asie-Pacifique (APEC) bientôt réunis à Pékin, les autorités chinoises vont jusqu'à enrôler les familles endeuillées, leur interdisant d'incinérer les vêtements de leur proche décédé, a rapporté mardi la presse.

À quelques jours de l'arrivée de Barack Obama, Vladimir Poutine et d'une vingtaine d'autres dirigeants, la capitale chinoise met les bouchées doubles pour lutter contre la pollution atmosphérique, véritable fléau dans la mégalopole.

Les fonctionnaires ont été mis en congé pendant six jours et les écoles se préparent à fermer, tandis que des restrictions de circulation sont en place depuis lundi et de nombreuses usines ont reçu l'ordre d'arrêter leurs machines.

À ces mesures s'ajoute celle plus étonnante prise au vaste cimetière Babaoshan : «Les incinérations de vêtements des personnes décédées seront suspendues» du 1er au 15 novembre en raison de l'APEC, a annoncé l'établissement sur une pancarte reproduite dans le journal les Nouvelles de Pékin.

Incinérer les vêtements d'un proche décédé est un rite funéraire très courant en Chine, tout comme l'est plus tard le fait de brûler du papier-monnaie, de la monnaie fictive, en souvenir de la personne disparue.

Ce ban des incinérations de vêtements évoque les velléités des autorités pékinoises pour interdire les barbecues en plein air. Cette idée, avancée l'an dernier et régulièrement remise en avant officiellement, est particulièrement raillée par les habitants de la ville.

Pékin a enregistré en octobre une succession de pics dangereux de pollution atmosphérique, dévastatrice pour son image alors que les touristes étrangers ont désormais tendance à éviter la capitale.

Le marathon de Pékin s'est notamment déroulé dans un air suffocant, des milliers de participants courant le visage recouvert d'un masque filtrant.