Le Parti québécois presse le gouvernement Couillard de suspendre les permis qui permettent aux entreprises Kildair et Suncor d'exporter du pétrole albertain par bateau à partir de Tracy. Il soutient qu'il n'aurait jamais accordé ces autorisations, alors qu'il formait le gouvernement, s'il avait connu les véritables intentions de ces sociétés.

Quelques mois avant les élections d'avril, le gouvernement Marois a délivré des certificats d'autorisation pour que ces entreprises bâtissent des installations de transbordement de pétrole. Suncor n'a pas caché qu'elle souhaitait s'en servir pour exporter du pétrole bitumineux, puisqu'elle l'a écrit dans son rapport annuel paru en février.

Le député péquiste Sylvain Gaudreault affirme que son gouvernement n'a jamais été mis au courant de la raison d'être du projet de Tracy. S'il l'avait été, dit-il, il n'aurait jamais donné son aval.

«On a toujours été opposés à ce que le Québec devienne une autoroute pour l'exportation du pétrole de l'Ouest, a dit M. Gaudreault. Jamais on n'a voulu autoriser ça et jamais on ne le fera.»

Côté libéral, on affirme qu'il n'est pas question de suspendre l'expédition de pétrole brut à Tracy. Le directeur des relations médias du premier ministre, Charles Robert, souligne que c'est le gouvernement Marois qui a donné son aval à ce projet.

«Ce qui est surréaliste, c'est que le PQ nous demande de retirer les autorisations alors que c'est lui qui les a octroyées en connaissance de cause», a ironisé M. Robert.

Daniel Morin, président-directeur général de Kildair, se désole que son entreprise se trouve au coeur d'une bataille politique.

«Nous avons fait notre travail de façon transparente pour acquérir ces permis, nous avons investi des sommes importantes, a dit M. Morin. Je suis très mal à l'aise qu'après le fait, on vienne nous dire qu'on n'aime pas que nous exportions du pétrole.»