Une entreprise de la Montérégie devra excaver des déchets enfouis illégalement sous une terre agricole de Sainte-Brigide-d'Iberville depuis au moins neuf ans, après l'émission d'une ordonnance du ministère de l'Environnement.

Alain Ostiguy, principal dirigeant de Rebuts Ostiguy inc., affirme qu'il se conformera à cette ordonnance signée par le ministre David Heurtel.

«Je vais le faire, ce n'est pas la fin du monde, il y a peut-être 25 ou 30 voyages de vidanges là», a-t-il dit en entrevue téléphonique avec La Presse.

Il dit ne pas avoir eu accès au terrain depuis deux ans, à cause des procédures intentées contre lui et son entreprise par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC).

«Aussitôt que je vais avoir le droit de toucher au terrain, je vais faire le travail, je vais aller porter ça ailleurs. Je vais trier ça. D'ici un an ou deux, ça va être fait.»

Il affirme que son entreprise est capable de payer les coûts de cette opération. Les déchets enfouis proviennent de bacs de rebuts loués.

38 000 mètres carrés

Selon des données recueillies par le Ministère, les déchets incluent des pneus, des bardeaux d'asphalte, du béton, de l'asphalte, du plastique et d'autres objets plus intrigants, comme des «bijoux» et une «fiche médicale». Ils auraient été répandus sur 38 000 mètres carrés, soit l'équivalent de cinq terrains de soccer.

Le problème a été détecté pour la première fois en 2005 après un survol aérien, explique Jean-François Ouellet, porte-parole du MDDELCC en Montérégie.

Les activités d'enfouissement se sont poursuivies en dépit d'avis d'infraction émis en 2006, 2007, 2009 et 2011.

Selon l'avis d'ordonnance, les autorités ont pu filmer en novembre 2011 «monsieur Alain Ostiguy arriver avec un camion à benne rempli de matières résiduelles, les déverser dans un trou creusé sur le lot puis recouvrir ce même trou à l'aide d'une pelle mécanique».

En plus de l'ordonnance demandant la remise en état du terrain, M. Ostiguy et son entreprise sont poursuivis au pénal et s'exposent à des amendes, affirme M. Ouellet.

«Ce n'est pas un cas isolé, on a d'autres dossiers de ce type, ajoute-t-il. On suit les dossiers quand on a des plaintes et on fait aussi un suivi aérien. Le nombre de sites d'enfouissement autorisés est relativement limité.»