La pollution des sols en Chine touche une surface estimée à près de deux fois la superficie de la France, a annoncé jeudi le gouvernement en publiant les résultats d'une enquête qui était auparavant gardée secrète.

Sur un total de 6,3 millions de kilomètres carrés étudiés - soit en gros les deux tiers de la superficie de la Chine -, une proportion de 16,1 % est estimée polluée. Soit une superficie dépassant un million de km2, a précisé le ministère de Protection de l'environnement.

«La situation des sols sur le plan national n'est pas positive», a admis le ministère sur son site internet, en mentionnant les industries minières et l'agriculture comme les principaux responsables de cette dégradation.

Plus de 80 % des polluants retrouvés dans les sols ne sont pas d'origine biologique, selon cette enquête menée sur une période de huit ans, de 2005 à 2013.

Cette étude, dont l'existence était connue depuis longtemps, a suscité beaucoup de rumeurs, car les autorités avaient refusé l'an dernier de la rendre publique, opposant un secret d'État.

Ceci alors que la dégradation du milieu naturel fait l'objet d'une attention croissante de la population chinoise, de moins en moins prête à accepter que l'environnement soit sacrifié sur l'autel de la croissance.

La vaste majorité des cours d'eau en Chine sont moyennement ou gravement pollués et les scandales sur la contamination des nappes phréatiques sont fréquents.

Sans parler des controverses sur l'effroyable dégradation de la qualité de l'air, qui touche des régions entières de la deuxième économie mondiale.

L'ONG Greenpeace a, ces dernières années, tiré le signal d'alarme notamment sur les effets des cendres de charbon dans le pays.

Première consommatrice mondiale de charbon (avec une tendance orientée à la hausse), la Chine produit des centaines de millions de tonnes de cendres carbonées par an.

Le ministère chinois de Protection de l'environnement n'a reconnu qu'en 2013 l'existence de «villages du cancer», plusieurs années après que des informations avaient fait état d'un nombre de cas plus élevé que la moyenne dans certaines régions particulièrement polluées du pays.