Neuf mois après le déversement de BPC à Pointe-Claire et après qu'on eut découvert que Reliance Power Equipement y faisait de nouveau de l'entreposage illégal, le gouvernement du Québec n'a toujours pas entrepris de poursuite civile ou pénale contre la firme.

En conférence de presse mardi annonçant un resserrement des inspections au Québec, le ministre de l'Environnement Yves-François Blanchet a signalé qu'une hypothèque légale avait été prise sur l'immeuble.

Vérification faite auprès du registre de poursuites civiles et pénales, aucune poursuite n'a cependant été enregistrée depuis le déversement de mars et la découverte que l'entreprise entreposait de nouveau des BPC. Pourquoi n'est-ce pas le cas? Interpellé par La Presse depuis mardi là-dessus, le cabinet du ministre Yves-François Blanchet ne nous a pas rappelés.

Selon ce qu'a indiqué le ministre Blanchet, la facture de décontamination complète du site, jusqu'à sa réhabilitation, devrait se situer entre 3 millions et 3,5 millions. L'opération devrait être terminée vers la fin de 2014.

«De la fraude»

Cette absence de poursuites contre une entreprise qui a été délinquante à plusieurs reprises dans le passé, comme l'a signalé le ministre Blanchet mardi, ne va pas sans étonner Daniel Green, président de la Société pour vaincre la pollution.

«Reliance (Power Equipement) a délibérément fait une fausse déclaration, elle a menti en disant qu'elle s'était débarrassée de ses BPC. Et ça, c'est de la fraude. Il y a eu déversement de BPC dans les égouts et jusqu'au lac Saint-Louis. Où sont les poursuites pénales et criminelles? Reliance paiera-t-elle?», demande-t-il, mettant en doute qu'on puisse tirer grand-chose d'une hypothèque légale sur une bâtisse où est survenu un déversement de BPC.

Au Québec, dit M. Green, il y a manifestement «une petite gêne à poursuivre les fraudeurs environnementaux».

Le fait que le ministère de l'Environnement ne dispose plus de ses propres avocats spécialisés dans ce droit précis, comme c'était le cas à une certaine époque, n'aide en rien, selon M. Green.