La compagnie gérante de la centrale accidentée de Fukushima a fait état vendredi de la découverte d'une nouvelle fuite depuis un réservoir d'eau radioactive du même type que celui qui a laissé s'échapper une grande quantité de liquide contaminé il y a quelques mois.

«Un technicien d'une entreprise partenaire intervenant sur le site a remarqué cette fuite vendredi à 8 h 50 (jeudi 18 h 50 à Montréal)», a expliqué Tokyo Electric Power (TEPCO) dans un courriel.

«Une goutte tombait alors toutes les 4 secondes environ», a expliqué la compagnie.

Une mesure effectuée à 50 cm du point de chute de l'eau a révélé une radioactivité de 30 millisieverts par heure, un niveau plutôt élevé, mais essentiellement dû à des rayonnements bêta dont les travailleurs peuvent aisément se protéger.

TEPCO a indiqué plus tard avoir resserré les boulons près de l'emplacement de la fuite qui a ainsi été stoppée.

Le niveau d'eau mesuré à l'intérieur du réservoir est similaire à celui du réservoir d'à côté, a aussi indiqué la compagnie, suggérant que la déperdition d'eau a été très limitée.

La fuite se situait à une distance de 2,5 mètres du sol, dans la partie inférieure d'un énorme réservoir cylindrique bien plus haut, constitué de plaques en acier scellées par des boulons.

C'est un modèle similaire qui avait laissé couler 300 tonnes d'eau radioactive en août dernier, un incident alors qualifié de «grave» par l'Autorité de régulation nucléaire, et même exceptionnellement classé au niveau 3 sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES) qui compte sept crans.

Ces réservoirs, dont les plus grands mesurent 11 mètres de haut sur 12 de diamètre, ont été montés à la hâte dans le complexe atomique pour contenir les centaines de milliers de tonnes d'eau contaminée qui s'y trouvent.

Cette eau provient des arrosages continus des réacteurs pour les refroidir. Une partie est recyclée, mais en raison aussi du ruissellement naturel d'eau souterraine, un excédent de 400 tonnes est généré chaque jour. Cet excédent doit être en partie débarrassé des césium 134/137 et stocké.

La compagnie TEPCO a renforcé les patrouilles de surveillance de ces réservoirs (au nombre de quelque 300) et de plus de 700 d'autres types. Elle prévoit de remplacer ceux à plaques vissées peu fiables par d'autres modèles plus sûrs et d'accroître la capacité de stockage à 800 000 tonnes en 2016 contre environ la moitié actuellement.

Les problèmes d'eau radioactive et les fuites en série inquiètent la communauté internationale, car une partie de ce liquide contaminé a pu s'écouler dans l'océan Pacifique voisin de la centrale Fukushima Daiichi ravagée par le tsunami du 11 mars 2011.