À la suite du passage d'un typhon lundi, environ 1100 tonnes d'eau de pluie «faiblement» contaminée ont été volontairement rejetées vers la mer, a expliqué mardi la compagnie TEPCO, gérante de la centrale accidentée de Fukushima.

«Nous n'avons laissé s'écouler vers l'océan que l'eau que nous avons jugée faiblement radioactive», a expliqué lors d'une conférence de presse le principal porte-parole de Tokyo Electric Power (TEPCO), Masayuki Ono.

De fortes précipitations tombées dimanche et lundi ont entraîné «une rapide montée du niveau d'eau» dans les différentes zones du complexe atomique où sont installés des réservoirs de stockage de liquide hautement radioactif.

Ces zones sont entourées d'un muret. Pour que cette eau ne stagne pas trop longtemps au contact de réservoirs et d'un sol potentiellement contaminés, Tokyo Electric Power (TEPCO) a expliqué avoir décidé, après avoir mesuré les niveaux de rayonnement bêta de cette eau, d'en relâcher une partie, là où la teneur en strontium 90 ne dépassait pas 30 becquerels par litre. Des vannes ont donc été ouvertes et l'eau est probablement descendue jusqu'à l'océan Pacifique voisin.

Là où le niveau de strontium 90 et autres éléments à rayonnement bêta était supérieur à 30 becquerels/litre, l'eau accumulée a en partie été pompée et transvasée dans des réservoirs.

La compagnie a toutefois été critiquée dans les médias japonais pour avoir pris la décision de rejeter de l'eau en mer sans mesurer le niveau d'autres éléments radioactifs, en l'occurrence ceux émettant des rayons gamma, comme les césium 134 et 137.

«Nous n'avons pas jugé nécessaire de mesurer le niveau de césium radioactif, car l'eau stockée dans les réservoirs au pied desquels s'est accumulée la pluie est en grande partie débarrassée de césium», a assuré TEPCO qui a reconnu avoir choisi le moyen d'agir au plus vite.

Plus de 1000 réservoirs installés en différents lieux de la centrale stockent des centaines de milliers de tonnes d'eau, et les sous-sols des bâtiments sont engorgés, une partie s'écoulant en mer au rythme de 300 tonnes par jour.

La compagnie, qui se bat contre cette abondance quasi ingérable d'eau, a mis en place de nouvelles patrouilles de surveillance après s'être rendue compte il y a quelques semaines qu'un des réservoirs de 1000 tonnes avait laissé s'échapper un tiers de l'eau qu'il enfermait.

D'autres pourraient aussi avoir laissé passer de l'eau ailleurs, comme semblent l'indiquer des niveaux élevés de radioactivité détectés lundi dans l'eau de pluie en divers emplacements.

«Notre volonté est d'améliorer les moyens mis en oeuvre par les patrouilles de surveillance», a assuré M. Ono.

Il a en outre indiqué que pour le moment, en dehors de l'accumulation d'eau de pluie, aucun effet notable du typhon Man-yi (qui a traversé le Japon du sud-ouest au nord-est) n'avait été constaté sur le site.