Les craintes liées à la poussière de nickel dans l'arrondissement La Cité-Limoilou, dans la région de Québec, sont justifiées, mais la situation n'est pas alarmante.

La Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale (DRSP) a conclu que la moyenne de nickel pour les trois stations de mesure de la qualité de l'air a dépassé de 4,4 fois la norme du Règlement sur l'assainissement de l'atmosphère entre le 2 avril 2010 et le 28 mars 2012.

Le docteur François Desbiens, directeur de la Santé publique, a formulé huit recommandations pour éviter que la présence de polluants atmosphériques ne s'aggrave à l'avenir. D'un même souffle, il a toutefois précisé que même si les seuils sont parfois dépassés, il est beaucoup trop tôt pour conclure que des risques de cancer sont ou seront plus nombreux dans ce secteur.

Le docteur Desbiens insiste pour livrer des conclusions nuancées. Certes, il faut faire en sorte de respecter les normes en vigueur et tendre vers les seuils reconnus sécuritaires, mais l'heure n'est pas à la panique, a-t-il dit vendredi lors d'une conférence de presse.

Les cas de cancers liés au nickel impliquent des expositions à des seuils élevés, à raison de 24 heures par jour durant 70 ans. L'exposition à des dépassements ponctuels, durant quelques semaines ou quelques mois, ne fera donc pas en sorte de propulser les cas de cancers à la hausse, a-t-il fait valoir.

La DRSP recommande à la Ville de Québec d'augmenter son verdissement et à la Ville comme au ministère des Transports d'intensifier les opérations de nettoyage dans l'arrondissement de La Cité-Limoilou, un des pôles industriels majeurs de la région, d'où la contamination par le nickel.

Les effets du nickel sur la santé dépendent de la durée d'exposition et de la vulnérabilité de chaque individu. L'impact le plus fréquent est la dermatite de contact, une affection de la peau.

Des réactions allergiques peuvent aussi survenir et la présence de nickel dans l'air ambiant peut augmenter le risque de développer d'autres allergies et de l'asthme.