Les Québécois envoient de moins en moins de déchets au dépotoir, selon les dernières statistiques de Recyc-Québec, rendues publiques hier.

En 2011, chaque résidant du Québec a envoyé en moyenne 746 kg de déchets dans un centre d'enfouissement. C'est 126 kg de moins qu'en 2008, où 872 kg de déchets aboutissaient au dépotoir.

Par la même occasion, la quantité de matières récupérées a augmenté de 13% et a atteint un million de tonnes en 2010.

«Il y a moins de matières qui s'en vont à l'enfouissement, c'est la très bonne nouvelle», affirme Jeannot Richard, vice-président à l'innovation chez Recyc-Québec.

M. Richard y voit l'impact de nombreuses mesures entrées en vigueur au cours des dernières années, dont la redevance de 20 $ la tonne sur l'enfouissement des déchets.

Les sommes recueillies grâce à cette redevance servent à améliorer le recyclage et les autres méthodes de réduction des déchets.

Karel Ménard, du Front commun québécois pour la gestion écologique des déchets (FCQGED), croit lui aussi que cette redevance est efficace. «Les matières enfouies ont diminué et on peut l'attribuer à la redevance de 20$ à l'élimination», dit-il.

M. Richard ajoute que la diminution du nombre de dépotoirs a aussi forcé les municipalités à réduire le volume de déchets.

Le papier mène le bal

Le papier et le carton sont toujours les mieux récupérés au Québec, avec un taux de 75 % dans le secteur résidentiel.

En 2013, l'élimination du papier et du carton sera interdite. «Il reste des quantités importantes qui continuent d'aller à l'élimination, surtout dans les industries, commerces et institutions (ICI), explique M. Richard. On vise à augmenter le taux de récupération de carton et de papier dans les ICI. On est sur la bonne voie.»

La récupération du plastique demeure problématique. Un tiers seulement est récupéré, et la moitié de ce plastique s'avère irrécupérable.

Vaillants pour le verre

Les citoyens sont très vaillants pour récupérer le verre: 82% va dans le bac de recyclage. Mais seulement 53% du verre récupéré est mis en valeur. Environ un cinquième est utilisé comme matériau de recouvrement dans les lieux d'enfouissement, un pis-aller.

«Le verre qu'on n'a pas réussi à récupérer, c'est parce qu'on s'y prend mal, déplore M. Ménard. Il faut le détourner de la collecte sélective en instaurant la consigne, par exemple sur les bouteilles de vin.»

On note par ailleurs une tendance à l'exportation de nos matières recyclées. «L'Asie est très attractive pour l'ensemble des matières premières, dit M. Richard. Il y a des centres de tri qui vendent au plus offrant et, actuellement, les marchés d'exportation sont très forts, surtout pour les matières moins bien triées.»

TAUX DE MISE EN VALEUR

(2010)

> Papier et carton 75%

> Verre 53%

> Métal 37%

> Plastique 16%

Source: Recyc-Québec