Au moment où Montréal subit un important épisode de smog, une recherche révèle une autre conséquence négative de la pollution de l'air.

En effet, en plus de causer des accidents cardiovasculaires et d'aggraver les maladies respiratoires, l'air pollué nuit aux capacités cognitives des personnes âgées.

C'est du moins la conclusion d'une recherche présentée la semaine dernière à la Société américaine de gérontologie.

L'étude a porté sur près de 15 000 personnes de 50 ans et plus. Les personnes qui résidaient dans des régions où la pollution de l'air était élevée obtenaient un pointage plus bas aux tests cognitifs. Cet effet persistait indépendamment des facteurs confondants comme l'âge, le groupe ethnique ou le tabagisme.

Le taux de pollution observé dans l'étude variait de 4,1 à 20,7 microgrammes de fines particules par mètre cube d'air.

La Ville de Montréal décrète une journée de mauvaise qualité de l'air si ce taux dépasse 35 pendant trois heures consécutives ou plus. Mercredi, le taux à Montréal était en moyenne 35 à 47, avec une pointe à 55.

Le smog devrait se dissiper demain à Montréal, après avoir subsisté pendant presque une semaine, ce qui est inhabituel pour cette période de l'année.

«Ç'a été un gros épisode de smog, dit René Héroux, d'Environnement Canada. Il y avait une crête de haute pression très stable, avec un temps très sec. Ça crée une inversion de température, c'est-à-dire qu'il faisait plus froid près du sol qu'à 1000 mètres. En plus, il n'y avait pas de vent. Donc les conditions étaient réunies pour favoriser la formation de smog. Et il y a eu un effet cumulatif toute la semaine.»

«C'est inhabituel pour la saison, dit-il. Il y a eu un blocage de pattern météo. Pendant 15 jours, il a fait sous zéro à Dorval la nuit. Normalement, il y aurait une succession de perturbations et des nuits au-dessus de zéro.»