La marée noire provoquée au large du Nigeria la semaine dernière est arrivée près des côtes, a déclaré mardi un groupe de défense de l'environnement, une accusation démentie par Shell, la société anglo-néerlandaise à l'origine de l'accident.

Les écologistes du groupe nigérian Environmental Rights Action ont déclaré avoir envoyé des observateurs sur place après avoir été alertés par des pêcheurs de l'approche d'une nappe de pétrole près du rivage dans les États du Bayelsa et du Delta.

«Au cours de la visite, des nappes ont été vues près des côtes d'Odioama et St Nicholas», a dit à l'AFP le responsable du groupe, Nnimmo Bassey.

«Nous soupçonnons une provenance [du gisement] de Bonga», le champ situé à 120 km des côtes, où du pétrole a été déversé dans l'océan atlantique lors d'un transfert vers un tanker.

Shell, l'opérateur du gisement, affirme que la pollution, dont elle s'est aperçue le 20 décembre, n'équivaut qu'à moins de 40 000 barils et assure qu'elle a été largement dispersée par l'envoi de cinq bateaux et deux avions pour déverser des produits chimiques.

«Si on a trouvé du pétrole sur le rivage, cela doit venir» de quelqu'un d'autre, a dit le porte-parole du groupe pour le Nigeria, Precious Okolobo.

«Nous avons découvert une pollution de quelqu'un d'autre et nous avons demandé à notre équipe de nettoyer. S'il y a encore du pétrole sur le rivage, il s'agit d'une marée noire causée par une autre partie», a-t-il dit.

Un conduit défectueux a été identifié comme la source de la fuite du gisement de Bonga qui a été colmatée. La production du gisement en eaux profondes, dont la capacité s'élève à 200 000 barils par jour, a été interrompue.

Il s'agit de la pire marée noire au large du Nigeria depuis un incident en 1998 impliquant la société Mobil. Cependant les activistes estiment que des fuites largement plus importantes ont eu lieu sur terre au cours de cette période, dans la région pétrolifère du Delta du Niger.

Le Nigeria est le premier producteur pétrolier d'Afrique.