La Commission européenne a proposé vendredi de réduire à partir de 2015 les émissions polluantes du secteur maritime en réduisant la teneur en soufre des carburants utilisés par les navires, estimant qu'il était temps de les traiter à la même enseigne que les voitures et les camions.

Il s'agit de réduire les émissions de dioxyde de soufre de près de 90% et celles des particules fines de près de 80%, a-t-elle précisé dans un communiqué.

«Les sources terrestres de pollution sont depuis longtemps dans le collimateur des législateurs, mais il est à présent temps que le secteur maritime apporte sa contribution, d'autant que l'incidence de celui-ci sur la qualité de l'air s'étend bien au-delà des régions côtières», a estimé le commissaire européen responsable de l'Environnement, Janez Potocnik.

Le texte législatif proposé révise une directive concernant la teneur en soufre de certains combustibles liquides et intègre les nouvelles normes de l'organisation maritime internationale (OMI) dans le droit de l'UE.

Il va être à présent soumis pour approbation aux gouvernements et au Parlement européens qui auront le dernier mot.

La teneur en soufre maximale autorisée des carburants à usage maritime dans des zones sensibles telles que la mer Baltique, la mer du Nord et la Manche sera ramenée de 1,5%, son niveau actuel, à 0,1% à compter du 1er janvier 2015. Dans d'autres zones, la teneur en soufre passera de 4,5% à 0,5% à compter du 1er janvier 2020.

La proposition, appelée à être mise en oeuvre progressivement de 2015 à 2020, prévoit aussi «diverses mesures d'accompagnement à court et moyen termes pour aider le secteur à relever ce défi», a assuré le commissaire responsable des Transports, Siim Kallas.

En l'absence de nouvelles mesures et selon les tendances actuelles, les émissions d'origine maritime pourraient être plus importantes que celles provenant de toutes les sources terrestres réunies de l'UE d'ici à 2020.

Bruxelles estime que les bénéfices pour la santé publique seront compris entre 15 et 34 milliards d'euros, bien supérieurs aux coûts escomptés des mesures, qui sont de l'ordre de 2,6 à 11 milliards d'euros.