Une municipalité anglaise a été jugée responsable mercredi par un tribunal britannique des malformations physiques présentées à la naissance par une quinzaine d'enfants, à la suite du rejet dans l'atmosphère de produits toxiques lors du démantèlement d'un site industriel.

Dans une longue décision, le juge de la Haute cour de Londres, Robert Akenhead, a constaté un nombre «statistiquement important» de naissances avec des malformations entre 1989 et 1999.

Selon lui, entre le début des années 1980 et 1997, les sites de la municipalité industrielle de Corby, dans le centre de l'Angleterre, contenaient des types de produits polluants susceptibles d'entraîner les malformations des plaignants, aux mains et aux pieds.

«Le conseil municipal de Corby est responsable de nuisances publiques, de négligence et de manquement à son devoir légal», a estimé le juge, relevant une «longue période entre 1983 et août 1997 au cours de laquelle le conseil municipal de Corby a été extrêmement négligent dans le contrôle et la gestion des sites acquis auprès de British Steel et autres».

Selon lui, ces défaillances ont entraîné une «importante dispersion de boues et de poussières contaminées dans les zones publiques de Corby et dans et au-dessus des logements, avec comme résultat que les polluants peuvent réellement avoir causé les malformations de naissance à l'origine des recours».

Un groupe de 18 jeunes gens, âgés de 9 à 21 ans, avaient déposé un recours contre les autorités de Corby, affirmant que leurs malformations physiques étaient dues à l'exposition de leurs mères à une «soupe atmosphérique de produits toxiques» causée par la réhabilitation d'un ancien site de sidérurgie.

Ce site était l'un des plus importants en Europe occidentale avec 10 000 employés, couvrant près de 3km2 et comptant quatre hauts fourneaux et trois fours à coke.