L'azote trifluoré, gaz à effet de serre atmosphérique 17 000 fois plus puissant en quantité égale que le dioxyde de carbone (CO2), est au moins quatre fois plus prévalent dans l'atmosphère qu'estimé jusqu'alors, selon une étude publiée jeudi.

Cette recherche, basée sur des données provenant du réseau d'observation et de mesures de la Nasa, l'agence spatiale américaine, et s'appuyant sur de nouvelles techniques d'analyse, montre qu'il y avait 4200 tonnes d'azote trifluoré dans l'atmosphère en 2006 et non 1200 tonnes comme estimé initialement.

Pour 2008, le volume de ce gaz dans l'atmosphère est de 5400 tonnes, un tonnage qui augmente de 11% par an en moyenne, précise Ray Weiss, du Scripps Institution of Oceanography à La Jolla (Californie, ouest), le principal auteur de ces travaux.

Face à l'utilisation croissante de ce gaz par les industriels et au fait que ses émissions dans l'atmopshères étaient mal connues, les scientifiques ont récemment recommandé de l'ajouter à la liste des gaz à effet de serre réglementés dans le protocole de Kyoto conclu en 1997 entre 182 pays. Quelques pays industrialisés n'ont pas ratifié ce traité, dont notamment les Etats-Unis.

L'azote trifluoré fait partie des gaz utilisés dans la fabrication d'écrans plats à cristaux liquide, de cellules solaires et des micro-circuits électroniques.

Nombre d'industries se sont servies de ce gaz ces dernières années comme produit alternatif aux perfluorocarbones, potentiellement des gaz à effet de serre.