Compostez-le, offrez-le à la classe de maternelle la plus près, faites-lui un enterrement de première dans le jardin, mais de grâce, ne jetez pas votre poisson d'aquarium ou de «jardin d'eau» dans la cuvette de la salle de bains, ni dans le fleuve, ni dans la rivière ou l'étang d'à côté: vous risqueriez de mettre à mal tout un cours d'eau, prévient le ministère des Ressources naturelles et de la Faune.

Pour la seule région de Montréal, plus de 46 000 poissons exotiques appartenant à plus de 250 espèces sont achetés tous les mois dans les animaleries, a recensé le Ministère.

 

Quand ils s'en lassent ou quand ils font le ménage de leur jardin avant l'hiver, les gens ont le réflexe d'aller porter leur poisson dans le cours d'eau le plus près.

«On a même déjà retrouvé des piranhas dans la rivière Châteauguay!» lance Pierre Dumont, biologiste au ministère des Ressources naturelles et de la Faune.

Au moins, les piranhas ne peuvent pas se reproduire dans un tel milieu, mais certains autres - notamment le poisson rouge - peuvent en arriver à s'adapter en eau libre. «Dans nos cours d'eau, ils se présentent sous un aspect brun-vert, mais les biologistes savent très bien les reconnaître et les relier à leur aïeul le poisson rouge», dit M. Dumont.

Or, ces poissons rouges devenus brun-vert sont très problématiques. «Ils peuvent manger des perchaudes, des dards, des crapets, des menés locaux et s'attaquer aux oeufs de plusieurs espèces. On a notamment retrouvé de ces poissons dans la rivière des Prairies», poursuit M. Dumont.

Il en va des poissons comme des plantes, qui doivent être compostées ou mises à la poubelle.