La Nouvelle-Calédonie a décidé d'interdire progressivement d'ici 2020 l'utilisation de tous les objets en plastique à usage unique pour lutter contre la pollution, a rapporté vendredi la presse.

« Il était temps. Le plastique est un fléau en Nouvelle-Calédonie : on en trouve dans les rivières, les mangroves, les forêts, le lagon... », a déclaré à l'AFP Cécilia Royer, membre de l'association écologique Macamana, qui fabrique des cabas en toile de jute.       

Adopté jeudi par le Congrès de Nouvelle-Calédonie, le texte a été soutenu par les élus de Calédonie Ensemble, parti de droite modérée à l'origine du projet, et par les indépendantistes. Les deux groupes affiliés à LR (Les Républicains) se sont abstenus.      

À compter du 1er juillet 2019, les sacs en plastique à usage unique distribués à la caisse des magasins, les sacs non biosourcés ainsi que les cabas en plastique réutilisables seront interdits.     

Suivront à partir du 1er septembre 2019 les gobelets, verres, tasses, assiettes, pailles ou encore cotons-tiges en plastique, puis, à compter du 1er mai 2020, les barquettes destinées à l'emballage des denrées alimentaires au moment de l'achat ou pour les livraisons.     

« Dix ans après avoir inscrit notre lagon au patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO [...], il était urgent d'agir face au fléau que représente pour l'environnement la pollution due aux produits en plastique », a indiqué Calédonie Ensemble dans un communiqué.       

Selon des chiffres transmis en séance, les habitants de Nouvelle-Calédonie utilisent chaque année 60 millions de sacs en plastique, 40 millions de barquettes et cinq tonnes de paille. Située dans l'océan Pacifique Sud, à 1500 kilomètres à l'est de l'Australie, la Nouvelle-Calédonie est un haut lieu de la biodiversité mondiale.      

Le Rassemblement-LR et les Républicains Calédoniens ont critiqué une loi « rédigée dans l'urgence », qui a « négligé la préparation des industriels locaux ».        

Leurs réserves faisaient écho à l'avis rendu en octobre dernier par l'Autorité locale de la concurrence, qui avait recommandé la suppression des « mesures protectionnistes » de ce texte qui portent une atteinte « injustifiée, inadaptée et disproportionnée à la libre concurrence ».       

Cette loi antipollution est en effet assortie d'une « interdiction générale et illimitée dans le temps de toute importation » du type de sac destiné à se substituer aux actuels sacs en plastique à usage unique, non compostables et non recyclables. Leur production est réservée à l'industrie locale.