Le gouvernement fédéral a annoncé la création de sept nouveaux refuges marins, jeudi, ajoutant plus de 145 000 kilomètres carrés aux secteurs océaniques le long des côtes où les engins de pêche entrant en contact avec le fond marin sont interdits.

Le ministre des Pêches, Dominic LeBlanc, a fait l'annonce, jeudi, de la protection dans ces zones, toutes situées au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nunavut.

Les zones incluent un secteur du détroit de Davis au large de la côte du Nunavut, où il y a de grandes concentrations de coraux, d'enclos marins et d'éponges qui sont facilement détruits par les engins de pêche conçus pour ratisser le fond marin.

Le refuge marin du Disko Fan, au large du Nunavut, doit aider notamment à la protection des sources de nourriture dont dépendent pour leur survie durant l'hiver des narvals à dents menacés.

Un autre secteur, le bassin Hatton, situé au large des côtes du Nunavut et de Terre-Neuve-et-Labrador, doit permettre de conserver d'importantes concentrations de coraux et d'éponges.

Les coraux sont tellement imposants dans le bassin Hatton que les pêcheurs n'osaient même pas entrer dans le secteur ces dernières années de crainte qu'ils détruisent leur équipement de pêche, a souligné Trevor Taylor, vice-président à la conservation de l'organisation Oceans North Arctic, qui négociait avec le gouvernement depuis plusieurs années pour établir ce refuge.

Mais les contours de ce bassin, où les lits de coraux ont été éliminés au fil du temps, offrent les pêches parmi les plus lucratives au Canada, d'une valeur de dizaines de millions de dollars, a indiqué M. Taylor.

«Probablement, à part le homard dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, le (bassin Hatton) est l'actif de pêche de plus grande valeur au pays», a-t-il ajouté.

En interdisant dans le secteur toutes les activités de pêche de fond, l'espoir est que les entreprises de pêche cessent de détruire le corail dans leur volonté d'expansion du territoire de pêche lucratif, a souligné M. Taylor.

Les nouveaux refuges marins feront en sorte de protéger 7,75 pour cent de l'ensemble des secteurs marins et côtiers, a affirmé M. LeBlanc.

Le gouvernement s'est engagé à accroître la proportion de secteurs marins protégés à 10 pour cent d'ici 2020.