Les cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES) du gouvernement Trudeau «manquent d'ambition», a dénoncé mercredi le ministre québécois de l'Environnement, David Heurtel.

La Presse a révélé il y a deux semaines que le gouvernement libéral a décidé de faire siennes les cibles du précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper. Le Canada entend donc réduire d'ici 2030 ses émissions de GES de 30% sous niveau de 2005.

M. Heurtel avait à l'époque critiqué les objectifs fédéraux, dévoilés à la veille de la conférence de Paris sur les changements climatiques. Des critiques qu'il a maintenues mercredi.

«Ce que j'ai dit, c'est que ça manquait d'ambition, a dit M. Heurtel. Je crois qu'on se doit de faire plus parce qu'on a les cibles de Paris maintenant.»

En tant que signataire de l'accord de Paris, le Canada s'est engagé à limiter l'augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Cela l'engage à réduire encore davantage ses émissions de GES, tenues responsables du changement climatique, selon M. Heurtel.

«L'accord de Paris de décembre nous impose d'être plus ambitieux», a-t-il dit.

Le Québec s'est engagé à réduire d'ici 2030 ses émissions de 37,5% sous le niveau de 1990, une cible beaucoup plus ambitieuse que celle d'Ottawa. En revanche, la province est toujours loin d'atteindre son précédent objectif, celui de réduire d'ici 2020 les émissions de 20% sous le niveau de 1990.

Taxe sur le carbone

Le gouvernement Trudeau a récemment évoqué l'idée d'imposer un prix unique sur le carbone à l'ensemble du pays. Le ministre Heurtel affirme qu'une telle politique aurait pour effet de «porter entrave» au marché du carbone que le Québec et l'Ontario ont formé avec la Californie.

Le ministre dit avoir parlé à son homologue fédérale Catherine McKenna, récemment, et il s'est dit rassuré quant aux intentions d'Ottawa.

«On sent que la position du fédéral évolue», a-t-il dit.

- Avec la collaboration de Tommy Chouinard