Si Ottawa adopte un décret d'urgence pour protéger la rainette faux-grillon à La Prairie, celui-ci aura « des impacts financiers majeurs » affirme la municipalité de la Rive-Sud.

Dans un communiqué publié mercredi, La Prairie demande à ce que l'ensemble du projet immobilier Symbiocité « soit exclu des zones d'application du décret ».

Lors des consultations ministérielles des dernières semaines, les groupes environnementaux ont fait valoir que la portée du décret devrait se limiter au Bois de la Commune, là justement où le projet de 1200 unités d'habitation menace les derniers habitats d'importance de l'espèce.

De son côté, La Prairie a déposé au ministère fédéral de l'Environnement une étude d'impact réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton. Selon la Ville, le décret tel qu'il est prévu actuellement entraînerait des pertes de revenus de 3,75 millions par année, soit plus de 9 % de son budget annuel.

Si le projet Symbiocité évalué à 300 millions de dollars n'était pas exclu du décret, La Prairie demande à recevoir une compensation financière.

Jointe par La Presse alors qu'elle se trouvait à La Prairie pour y faire l'inventaire annuel de l'espèce, la biologiste Isabelle Picard estime toujours que la zone de conservation prévue par la Ville ne sera pas suffisante pour protéger la rainette, qui a le statut d'espèce en péril. « Là où les cotes [présence de rainettes] sont les plus grosses, c'est là justement où le projet Symbiocité doit poursuivre son développement. »

La décision du gouvernement fédéral est attendue prochainement.

>> Pour consulter l'étude de La Prairie