Le Canada fait bonne figure dans un classement international qui fait état de l'adaptation aux changements climatiques. Le classement, publié par des chercheurs de l'Université McGill, fait le point sur les efforts de préparation de 41 pays riches.

«Il est assez intéressant de constater que les communautés locales ont pris le relais du gouvernement fédéral, ces dernières années, pour ce qui est de la préparation aux changements climatiques, explique l'auteure principale de l'étude parue en novembre dans Nature Climate Change, Alexandra Lesnikowski, de McGill. Il y a des programmes locaux d'adaptation. Mais il faut souligner qu'il y a aussi des recherches à Environnement Canada et Santé Canada sur les impacts potentiels des changements climatiques. On est loin de la performance du Royaume-Uni, qui est le leader mondial en adaptation. Mais le Canada a une bonne note.»

Depuis la première évaluation des efforts d'adaptation par l'équipe de McGill, le Canada est passé d'un score de 17 à une note parfaite de 19 sur l'échelle mise au point par les géographes montréalais. Sept autres pays ont une note parfaite. Les États-Unis ont une note de 17. Les programmes évalués par le classement vont de la détermination des populations et des régions vulnérables à la construction de digues, en passant par les systèmes d'alertes publiques aux coups de chaleur.

Vulnérabilité des côtes et des villes

Le Canada s'en tire-t-il bien dans le classement parce qu'il est moins vulnérable aux changements climatiques, du moins dans les zones méridionales plus peuplées? «Non, notamment parce que c'est un grand pays avec beaucoup de côtes, dit l'étudiante au doctorat de McGill. Il ne faut pas oublier non plus les sécheresses et les coups de chaleur dans les grandes villes comme Montréal et Toronto, particulièrement pour les personnes âgées dans un contexte de vieillissement de la population. À terme, ce seront des effets importants.»

Certains chercheurs critiquent l'accent mis sur l'adaptation aux changements climatiques, parce qu'ils estiment que cela donne à la population l'impression que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est impossible ou même inutile.

«J'espère que les négociations à Paris vont augmenter la priorité donnée à l'adaptation, dit Mme Lesnikowski. Le débat sur la question a été intense au début du millénaire, mais maintenant, c'est réglé. Même si on réussit à limiter l'augmentation de la température de la planète à deux degrés, il faudra faire des efforts d'adaptation. Ce n'est pas une distraction.»