Le gouvernement du Québec envisage d'imposer une consigne et même une redevance sur les bouteilles d'eau en plastique à usage unique, a confirmé jeudi le ministre de l'Environnement, David Heurtel.

«La question des bouteilles d'eau est une question importante quand on parle de modernisation de la consigne, c'est un scénario qu'on regarde absolument. Il y a beaucoup trop de matières qui pourraient être recyclées qui se retrouvent dans les sites d'enfouissement», dira-t-il.

Quel que soit le contenant, «si on en retrouve trop dans les sites d'enfouissement, il y a lieu de revoir la façon dont on les traite», a-t-il indiqué à l'entrée de la réunion quotidienne du caucus des députés libéraux. Il faut aussi penser que le Québec investit des centaines de millions pour assurer que les citoyens ont accès à de l'eau potable, «il faut considérer l'impact sur l'environnement. Mettre une bouteille d'eau dans la main d'un consommateur, il y faut considérer le transport, l'embouteillage, il y a un impact sur les émissions de gaz à effets de serre. Il faut regarder l'ensemble d'impact».

Il espère que certains éléments de la «modernisation» pourront être annoncés en juin. Plusieurs choses peuvent être faites sans le dépôt d'un projet de loi. Le dossier reste ardu, bien des groupes d'intérêts entrent en jeu, «ce n'est pas simple, il y a peut-être une raison pour laquelle on n'a pas  modernisé depuis 30 ans la consigne ou la cueillette sélective !», ajoute M. Heurtel. On se penche aussi sur le montant de la consigne, instaurée en 1984. Le cinq sous imposé à l'époque vaudrait onze cents s'il avait été indexé.

Il y a les arguments environnementaux bien connus, mais les détaillants insistent sur les coûts de la manutention, la salubrité des établissements quand on y conserve des bouteilles utilisées, «des arguments valables», convient-il.