Le gouvernement de Pauline Marois entend toujours déclasser la centrale nucléaire Gentilly-2, à Bécancour, comme il le promet depuis deux ans.

Une coalition d'opposants au maintien des activités de la seule centrale nucléaire québécoise profite du lancement, ce mardi, du film Gentilly or not to be pour demander à la première ministre élue d'annoncer dans les plus brefs délais la fermeture des installations de Bécancour.

L'attaché de presse du Parti québécois, Éric Gamache, a confirmé à La Presse Canadienne que le gouvernement Marois n'a aucune intention de renier cette promesse. Aucun élu péquiste n'a cependant pu confirmer publiquement le fait, puisque les responsabilités ministérielles n'ont pas encore été attribuées.

Le nouveau député de Nicolet-Bécancour, le caquiste Donald Martel, qui s'est prononcé pour la réfection de la centrale mais pas à n'importe quel prix, a récemment exprimé le souhait que le gouvernement péquiste ne précipite pas sa décision dans ce dossier.

Le prochain ministre des Ressources naturelles ne disposera toutefois pas d'un délai illimité puisque le permis d'exploitation de Gentilly-2 ne permet pas de maintenir la centrale en activité au-delà de 2012. Une décision sur la poursuite de sa réfection ou sur son déclassement doit donc être prise d'ici là.

En revanche, cette décision ne risque pas de se heurter à des obstacles importants puisqu'elle relève exclusivement du Conseil des ministres et n'a pas à être soumise au vote des élus de l'Assemblée nationale ou à faire l'objet d'un décret.

Le gouvernement de Jean Charest, qui avait décidé en 2008 de reconstruire la centrale au coût de près de 2 milliards de dollars, a interrompu les travaux au printemps 2011 à la suite de la catastrophe de Fukushima, au Japon, afin de pouvoir procéder à de nouvelles études. Les coûts de réfection, selon les opposants, auraient entre-temps gonflé pour atteindre près de 3 milliards de dollars, des données qu'Hydro-Québec n'a jamais confirmées.

Le documentaire Gentilly or not to be, des réalisateurs Guylaine Marois et Éric Ruel, soulève des questions sur la sécurité de la centrale, sur les déchets nucléaires et sur ses effets possibles sur la santé des citoyens de la région.