Le premier ministre nippon Yoshihiko Noda a réaffirmé mercredi la volonté du Japon de sortir du nucléaire «à moyen ou long terme», près d'un an et demi après l'accident de Fukushima.

M. Noda a fait ces déclarations en recevant des opposants au nucléaire qui depuis des mois organisent une manifestation toutes les semaines devant les bureaux du chef du gouvernement.

Ils avaient également réussi à rassembler des dizaines de milliers de personnes à la mi-juillet dans un grand parc de Tokyo.

Le premier ministre de centre gauche a répété que son gouvernement préparait un nouveau plan énergétique pour l'horizon 2030, avec à l'esprit la volonté de «sortir du nucléaire à moyen ou long terme».

Les autorités planchent sur trois scénarios d'ici à 2030: une production nucléaire représentant de 20 à 25% de la consommation d'électricité, une part de seulement 15% ou, dernière option, rien du tout dans l'hypothèse la plus «antinucléaire».

Avant l'accident de Fukushima (nord-est) qui a débuté le 11 mars 2011, le nucléaire représentait près de 30% de la consommation d'électricité et les autorités prévoyaient d'augmenter cette part à 53% d'ici à 2030, un projet désormais définitivement rangé au placard.

Pendant la rencontre, une opposante au nucléaire, Misao Redwolf, a prévenu que les manifestations continueraient chaque vendredi devant les bureaux du premier ministre.

«La colère monte depuis que vous avez relancé des réacteurs bien qu'il n'ait pas été mis fin au désastre de Fukushima», a-t-elle lancé à M. Noda.

Les réacteurs endommagés de la centrale Fukushima Daiichi sont en état d'«arrêt à froid» depuis décembre 2011 (température maintenue de façon durable sous les 100°C), signe d'une amélioration sur le site, d'où les émissions radioactives sont infiniment plus faibles actuellement qu'en mars 2011.

Mais beaucoup reste à faire pour écarter tout danger d'aggravation de la situation et les travaux de démantèlement des réacteurs et de nettoyage de la région prendront des décennies.

Avant même la catastrophe, d'autres réacteurs japonais avaient été arrêtés à cause de séismes et, dans les mois qui ont suivi l'accident, les réacteurs opérationnels restants ont été progressivement arrêtés pour maintenance, sans être relancés en raison des nouvelles mesures de sécurité exigées par les autorités.

Au final, la totalité des 50 réacteurs japonais a été stoppée aux mois de mai et juin derniers, avant que M. Noda n'autorise le redémarrage de deux réacteurs de la centrale d'Oi (centre). Cette décision a provoqué la colère des opposants au nucléaire dont les manifestations ont pris de l'ampleur depuis.