Le Canada ne manifeste pas l'intention de réviser ses cibles en matière de réduction de gaz à effet de serre malgré l'adoption, mercredi, d'objectifs plus ambitieux par les membres du G8.

Dans une déclaration, les chefs d'États réunis à L'Aquila, en Italie, avaient souligné leur intention de réduire leurs émissions de 80% en 2050 par rapport à l'année de base 1990 «ou les années subséquentes».L'ajout est important puisque plusieurs pays, incluant le Canada et les États-Unis, ont des cibles qui reposent sur des années de référence plus récentes où les émissions totales sont plus importantes qu'en 1990, base du protocole de Kyoto.

Le porte-parole du premier ministre Harper, Dmitri Soudas, a souligné à La Presse aujourd'hui que l'engagement de 80% ne «comportait pas» d'année de base précise en réponse à une question portant sur la manière dont le Canada entendait parvenir à cet objectif.

Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, a indiqué à la CBC que la réduction de 80% était plus un objectif qu'un engagement formel.

Le ministre de l'Industrie, Tony Clement, a indiqué ce midi, sans plus de précision, que le pays pouvait rencontrer «beaucoup de cibles» en autant que les compagnies canadiennes ne se retrouvent pas désavantagés par rapport aux firmes américaines.

Des ONG environnementales affirment que les cibles canadiennes actuelles ne sont pas suffisemment élevées pour atteindre le seuil de 80% mis de l'avant hier.

Le plan actuel prévoit que le pays réduise pour 2020 ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à 2006. La cible pour 2050, toujours par rapport à 2006, est entre 60 et 70%.

En considérant 1990 comme l'année de référence, l'engagement actuel pour 2050 représente une réduction de l'ordre de 50 à 60% selon l'Institut Pembina, une ONG canadienne.