La coalition des partis d'opposition qui vise à renverser le gouvernement de Stephen Harper promet de vigoureuses compressions des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la mise en place d'un système continental d'échange de droits d'émissions.

Ces deux engagements plairont à coup sûr aux défenseurs de l'environnement encore ulcérés de la décision des conservateurs d'abandonner les engagements du Canada en vertu du Protocole de Kyoto.

Jean Langlois, du Sierra Club, y voit une combinaison d'engagements nettement supérieure au programme du Parti conservateur. «Sur le dossier des changements climatiques, c'est le jour et la nuit.»

L'entente signée plus tôt cette semaine par les trois chefs de l'opposition à Ottawa ne fournit guère de détails au sujet de leur plan environnemental. Ils ont convenu d'accélérer les dépenses d'infrastructures pour le transport, l'eau et l'énergie propre. L'entente comprend aussi des mesures visant à améliorer l'enveloppe thermique des maisons, et des fonds pour «verdir» les industries manufacturière, forestière et automobile.

Le pacte propose également de travailler avec l'administration du président élu des Etats-Unis, Barack Obama, à un marché nord-américain du carbone. Celui-ci permettrait aux provinces, Etats et industries d'échanger des crédits d'émissions pour remplir les objectifs prévus. Les conservateurs ont aussi promis de travailler avec M. Obama sur le système d'échange de droits d'émissions.

L'opposition met de l'avant des cibles de réductions absolues des GES, par opposition aux cibles de réductions basées sur l'intensité des émissions, préconisées par les conservateurs.

Les libéraux, les néo-démocrates et le Bloc québécois promettent d'utiliser 1990 comme année de référence pour le calcul des baisses d'émissions. Mais ils n'ont pas précisé de combien ils comptent réduire ces GES, ni quand ils espèrent atteindre cet objectif.

Le gouvernement Harper a été critiqué parce qu'il veut se servir de 2006 comme année de référence plutôt que 1990, quand les émissions étaient plus faibles.

Les conservateurs soutiennent qu'il est impossible de respecter les réductions sur la base de 1990 à cause des années d'inaction du précédent gouvernement libéral.

Au moins un député de l'opposition reconnaît que la coalition ne pourra vraisemblablement pas atteindre l'objectif fixé au Canada par le Protocole de Kyoto, soit une réduction, d'ici 2012, de six pour cent sous les niveaux d'émissions de 1990. Selon Nathan Cullen, porte-parole du Nouveau Parti démocratique en environnement, les conservateurs, par leurs mensonges et en faisant traîner les choses, se sont livrés à du sabotage et ont rendu n'importe quel objectif impossible à atteindre.