La Cour suprême des États-Unis ne sauvera ni les fées crevettes ni les chouettes des terriers menacées par le projet du président Donald Trump de construire un mur à la frontière avec le Mexique.

La plus haute juridiction américaine a refusé lundi de se saisir d'un dossier porté par des défenseurs de l'environnement contre la création de ce mur, censé endiguer l'arrivée d'immigrés clandestins dans le pays et le trafic de drogue.

Trois associations avaient saisi la justice assurant que le mur allait menacer la biodiversité à la frontière.

Le chantier fait peser un risque sur des «espèces rares d'animaux ou de plantes» dont la chouette des terriers, un papillon à damiers rare (le Quino Checkerspot) et deux espèces de crevettes anastraca, ou fées crevettes, qui n'ont pas de carapace, avaient-elles plaidé.

Mais une loi de 1996 autorise le gouvernement fédéral à lever certaines règles environnementales pour construire des barrières et des murs à la frontière.

Un juge fédéral de Californie avait donc rejeté leur recours en février.

Les associations s'étaient alors tournées vers la Cour suprême. En refusant d'entendre le dossier, la haute cour laisse la décision précédente en vigueur.

Les juges, qui ne retiennent qu'une petite minorité des cas qui leur sont présentés, n'ont pas à motiver leur décision.

Le projet de mur est l'objet d'une âpre bataille politique, les démocrates étant vivement opposés à cette promesse faite par le milliardaire républicain lors de la campagne présidentielle de 2016.

Le Congrès n'a pas encore octroyé les fonds nécessaire à sa réalisation et le président Trump pousse pour qu'une loi de finance, actuellement en discussions, prévoit cinq milliards de dollars pour ce projet.

Faute d'accord sur le sujet, il pourrait y avoir une paralysie des administrations fédérales faute de financement («shutdown»).