Pendant que la pêche au crabe des neiges s'est ouverte dans une partie de l'estuaire du fleuve Saint-Laurent cette semaine, le gouvernement de Justin Trudeau vient d'annoncer un resserrement des règles pour protéger et assurer la reproduction des baleines noires. Dès le week-end, un brise-glace de la Garde côtière canadienne et des avions assureront une surveillance accrue dans les ports de pêche du nord du Nouveau-Brunswick.

Le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde cotière, Dominic LeBlanc, a aussi confirmé que la saison de pêche est devancée dans la zone 12 (sur du golfe du Saint-Laurent), pour donner la possibilité aux pêcheurs d'atteindre leurs quotas avant la migration des baleines noires. Les équipements de pêche au crabe devront être retirés de l'eau deux semaines plus tôt que l'an dernier, soit avant le 30 juin.

« On veut empêcher l'interaction difficile des baleines de l'an dernier avec des bateaux de pêche, a expliqué le ministre Leblanc. On va travailler avec l'industrie afin d'éliminer cette possibilité. Les pêcheurs vont prendre leur contingent, mais après le 28 avril, dans une zone où les bancs ont été vus l'an dernier. »

Le nombre de casiers que les pêcheurs pourront mettre à l'eau en 2018 sera aussi réduit, avec des règles plus strictes de profondeur de mises à l'eau des filets afin d'empêcher les grands mammifères marins de s'y coincer.

La semaine dernière, les crabiers de la zone 12 ont perdu leur certification de pêche durable de la Marine Stewardship Association (MSC) en raison des nombreux cas de mortalité de baleines noirs dans le golfe l'an dernier. En 2017, 17 carcasses de baleines noires ont été trouvées dans l'Atlantique Nord, près des côtes canadienne et états-unienne.

Le ministre des Transports, Marc Garneau, a ajouté que la limite de vitesse maximale des navires de pêche de 20 mètres et plus sera réduite à 10 noeuds dans une partie du nord de l'Atlantique, en maintenant une zone qui ne sera pas limitée au nord et au sud de l'île Anticosti.

« Les pénalités maximales sont de 25 000 $. Avec l'expérience de l'an dernier, nous sommes conscients des répercussions économiques, a affirmé le ministre Garneau. Mais, on a pris en considération les meilleures recommandations des scientifiques, experts, et de nos partenaires. »

« Je pense que le potentiel d'un impact extrêmement négatif est beaucoup plus élevé si on ne prend pas ses mesures. Ces idées viennent directement des pêcheurs. Je ne suis pas pessimiste du tout », a pour sa part précisé le ministre Dominic Leblanc, des Pêches et Océans, interrogé au sujet de l'impact sur l'industrie.