La mort de six baleines noires de l'Atlantique Nord dans le golfe du Saint-Laurent est un «désastre» en termes de mortalité, selon un scientifique américain, qui souligne que la situation est à un niveau qui n'avait pas été atteint depuis que la population de ce mammifère marin a été décimée au XIXe siècle par les baleiniers.

Mark Baumgartner, de l'Institut océanographique Woods Hole à Cape Cod, a dit que la série de décès de baleines devrait servir d'incitatif aux humains afin qu'ils en fassent plus pour protéger les animaux quand c'est possible.

Il a ajouté que, considérant leur «population si petite et décroissante», les baleines noires ont peu de moyens de faire face simultanément à des mortalités «de causes humaines et naturelles».

La baleine noire de l'Atlantique Nord est parmi les espèces de grands mammifères marins les plus menacées de la planète, alors que sa population est estimée à seulement 500 individus.

Six baleines noires ont été trouvées sans vie, en juin, près des Îles-de-la-Madeleine.

Vendredi, Pêches et Océans Canada a également annoncé, par communiqué, avoir localisé une autre carcasse, cette fois-ci celle d'un rorqual commun. Cette découverte a été faite lors d'une récente patrouille aérienne, précise-t-on, ajoutant que «la cause de la mort est inconnue à ce jour».

Le vice-président du Anderson Cabot Centre for Ocean Life de l'aquarium de la Nouvelle-Angleterre, Scott Kraus, a de son côté relevé que, pour les baleines noires, «la différence entre une croissance de population et une extinction peut être une question de quelques animaux».

Une nécropsie a été menée, jeudi, sur la carcasse d'une baleine mâle qui a été aperçue pour la première fois le 18 juin.

Des experts en mammifères marins ont ausculté une deuxième carcasse, vendredi, sur une plage de l'Île-du-Prince-Édouard.

On souhaite déterminer quelle est la cause de cette série de morts: des collisions avec des bateaux, des équipements de pêche ou une possible intoxication à cause d'une prolifération d'algues.

Les nécropsies se déroulent à Norway, un petit hameau situé sur la pointe nord-ouest de l'Île-du-Prince-Édouard.