Les populations de saumon de l'Atlantique sont en déclin en Amérique du Nord et tout indique que ce déclin s'accélère.

Selon les données recueillies par la Fédération du saumon de l'Atlantique (FSA), un organisme international voué depuis bientôt 70 ans à la conservation de l'espèce, les montaisons de saumons en 2016 étaient plus faibles que celles de l'année précédente et laissent présager que la situation pourrait se détériorer davantage en 2017.

La Fédération demande donc aux pêcheurs sportifs et aux groupes autochtones de faire preuve de prudence en remettant à l'eau leurs prises ou en permettant à un plus grand nombre de saumons de remonter la rivière.

Ces données recueillies au Canada, au Québec, aux États-Unis et au Groenland, sont dévoilées à l'approche d'une rencontre de l'Organisation pour la conservation du saumon de l'Atlantique Nord (OCSAN) la semaine prochaine à Varberg, en Suède.

Les délégués de gouvernements nationaux doivent notamment y discuter de mesures à prendre pour assurer la protection de l'espèce.

Le rapport de la FSA fait état de montaisons de grands saumons et de madeleineaux en Amérique du Nord en 2016 de quelque 533 500 individus, ce qui représente une baisse de 27 % par rapport à 2015.

Les madeleineaux, qui sont des saumons atlantiques qui retournent frayer après un seul hiver en mer, ont connu la baisse la plus importante, soit 31 % par rapport à 2015. Cette situation a d'ailleurs mené au maintien de la remise à l'eau obligatoire de tous les saumons par les pêcheurs au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

En moyenne, les rivières de l'est du Cap-Breton, de la côte atlantique de la Nouvelle-Écosse et de la baie de Fundy s'en sont mieux tirées, mais l'extinction totale demeure possible si des mesures rigoureuses de conservation et de rétablissement ne sont pas prises pour renverser le déclin.

Par ailleurs, le Groenland a signalé une baisse de sa récolte de saumons l'an dernier. Le gouvernement du pays a déclaré une récolte de 27 tonnes (8 400 saumons) en 2016 comparativement à 57 tonnes (17 700) en 2015.

Un autre organisme, le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM), a analysé les mêmes données et lance une mise en garde contre toute pêche de stocks mixtes ou pêche importante de grands saumons dans les rivières dont la population n'atteint pas le seuil de conservation. Le CIEM est un regroupement de plus de 5 000 scientifiques qui fournissent des conseils impartiaux sur les pêches aux 20 pays membres, dont le Canada.

Aux États-Unis, les montaisons demeurent à des niveaux critiques. Un total de 636 saumons atlantiques a été dénombré dans toutes les rivières américaines l'an dernier, représentant 3 % seulement des géniteurs nécessaires pour atteindre le seuil de conservation. Les saumons atlantiques bénéficient d'une protection en vertu de la Endangered Species Act, et leur pêche est interdite.