C'est au tour de la Coalition Avenir Québec (CAQ) de critiquer la décision d'Ottawa de prendre un décret d'urgence pour protéger la rainette faux-grillon, une espèce en péril, menacée par un important projet immobilier à La Prairie, en Montérégie. Selon Benoit Charette, porte-parole en matière d'affaires intergouvernementales pour la CAQ, la décision d'Ottawa crée un « dangereux précédent », qui pourrait ouvrir la porte à d'autres intrusions du fédéral dans des champs de compétence du Québec.

« Il ne faut pas laisser cette porte entrouverte. C'est un précédent qui peut en faire en sorte que ça se produira à nouveau, dans d'autres champs de compétence du Québec. Cette fois-ci c'est en environnement, mais est-ce que le gouvernement fédéral va vouloir intervenir dans d'autres dossiers comme en éducation ou en santé ?»

Benoit Charette trouve la décision d'Ottawa déplorable d'autant plus que Québec avait fait son évaluation dans ce dossier.

« Ottawa vient outrepasser une décision qui avait été prise avec des critères bien québécois de façon rigoureuse, ajoute M. Charette. Le travail avait été fait par le ministère québécois de l'Environnement.»

La CAQ critique également « le manque de leadership » du ministre de l'Environnement, David Heurtel, qui n'a pas défendu les prérogatives du Québec.

Selon Benoit Charette, la protection des espèces en péril devrait uniquement relever du gouvernement du Québec sur son territoire, pour éviter des situations où Ottawa vienne contredire des décisions par le gouvernement du Québec.

« La notion du développement durable, cette évaluation-là doit se faire par le gouvernement du Québec. »

Rappelons qu'Ottawa a annoncé hier un décret d'urgence pour protéger la rainette faux-grillon, une espèce en péril menacée par un projet immobilier de 300 millions de dollars à La Prairie. Le projet avait été autorisé par le ministère québécois de l'Environnement, malgré cependant l'avis de plusieurs de ses experts.

La rainette faux-grillon est une minuscule grenouille qui mesure 2,5 cm et dont 90% de son habitat a été détruit dans les 50 dernières années. Ottawa prévoit que l'espèce disparaîtra complètement d'ici 2030 si rien n'est fait pour assurer sa survie d'ici là.