Des scientifiques américains ont apparemment découvert une nouvelle zone de reproduction des thons rouges dans l'Atlantique suggérant que ces poissons pourraient être moins vulnérables à la pêche et à d'autres facteurs de stress qu'estimé jusqu'à présent.

Avant cette étude, publiée lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), les deux seuls endroits connus de reproduction du Thunnus thynnus étaient le Golfe du Mexique et la Méditerranée.

Ces chercheurs du service de la pêche marine de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) et de l'université du  Massachusetts à Boston ont trouvé des indications que ces poissons frayaient au nord-est des États-Unis dans une zone de haute mer s'étendant du sud de la Nouvelle-Angleterre jusqu'au large des États de New York, du New Jersey et du Maryland, appelée « Slope Sea ».

Ces observations ont été faites lors de deux expéditions scientifiques durant l'été 2013.

« Nous avons pris 67 larves de thon rouge pendant ces deux expéditions ce qui représente un taux de prises comparable au nombre de larves récupérées lors de l'étude annuelle de la reproduction de ces poissons dans le Golfe du Mexique », relève David Richardson, un scientifique du Centre d'études des pêcheries du Nord est, principal auteur de l'étude.

« La plupart de ces larves mesuraient moins de cinq millimètres et devaient avoir moins d'une semaine et selon les données fournies par les bouées flottantes, elles ne pouvaient pas avoir été transportées par les courants depuis le Golfe du Mexique » à plusieurs milliers de kilomètres au sud, explique-t-il.

L'identification de ces larves a été faite de visu et par séquençage de l'ADN.

Un seul thon rouge peut pondre des millions d'oeufs mesurant chacun à peine plus d'un millimètre de diamètre. Deux jours après avoir été pondus ces oeufs éclosent, donnant naissance à des larves encore peu développées.

Ces larves peuvent être piégées dans des filets à plancton et identifiées en fonction de leur forme et de leur pigmentation.

Le thon rouge de l'Atlantique est doté d'une physiologie unique lui permettant d'évoluer dans les eaux des tropiques jusqu'aux zones subarctiques, à proximité des côtes comme au grand large.

Pendant de nombreuses années, sa surpêche a entraîné une nette réduction de ses populations.

Mais une récente coopération internationale pour limiter les prises de pêche a contribué à un repeuplement à la fois à l'est et dans l'ouest de l'Atlantique.