Les tortues de mer sont une espèce menacée. Selon Oceana, l'industrie de la pêche à la crevette au chalut du sud-est --la plus importante aux États-Unis-- tue environ 53 000 tortues marines chaque année dans le golfe du Mexique et dans l'océan Atlantique. Soit davantage que toutes les autres industries de la pêche américaines cumulées, a-t-elle souligné.

Elle explique dans un communiqué avoir lancé ces poursuites, car elle estime que le Service national des pêches marines «n'a pas respecté la loi sur les espèces menacées en ne déterminant pas si la pêche à la crevette dans cette région menace ou non les tortues marines d'extinction».

Le Service a, ajoute Oceana, également enfreint cette législation «en ne contrôlant pas l'impact de la pêche sur les tortues marines et en ne fixant pas de quota sur le nombre de tortues marines pouvant être capturées et tuées».

Oceana en a profité pour plaider pour la généralisation des dispositifs d'exclusion des tortues (TED), qui peuvent être adaptés sur les chaluts et qui permettent aux tortues de s'échapper indemnes des filets.

«Les études ont montré que les TED sont 97% plus efficaces pour éviter la mort des tortues marines lorsqu'ils sont utilisés correctement, pourtant le Service des pêches ne fait pas appliquer leur utilisation, et ne requiert même pas de TED sur tous les navires pouvant les utiliser», a commenté Eric Bilsky, conseiller général adjoint d'Oceana.

Les poursuites visent nommément Penny Pritzker, ministre américain du Commerce, l'Agence américaine océanique et atmosphérique(NOAA) et le Service national des pêches marines, qui dépend de la NOAA.

Une porte-parole du NOAA a refusé de commenter une procédure en cours.

Le mois dernier, l'agence américaine de protection des espèces sauvages et marines (FWS) a proposé de classer les tortues vertes comme une espèce seulement «menacée», et non plus «en danger», car leur population a augmenté en Floride et au Mexique grâce aux mesures de protection et aux dispositifs d'extraction des filets.