En demandant à une agence internationale d'augmenter le quota de pêche du thon rouge de l'Atlantique, le Canada pourrait placer encore plus à risque une espèce déjà menacée, dit une spécialiste de la conservation.

Le ministère Pêches et Océans semble prêt à demander une augmentation du quota du thon rouge de l'Atlantique pendant le congrès d'une semaine de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, qui commence lundi, a indiqué Katie Schleit du centre Ecology Action de Halifax.

Mme Schleit, qui participera à la rencontre à Gênes, en Italie, prévoit faire pression sur le gouvernement afin qu'il maintienne le quota actuel, même si un rapport indique que ces poissons - des espèces lucratives - sont présents en plus grand nombre dans la Méditerranée et le golfe du Saint-Laurent.

Le fait qu'il y ait plus de thons dans le golfe du Saint-Laurent pourrait dépeindre une situation qui semble meilleure qu'elle ne l'est réellement dans la population générale, croit-elle, tout comme Rachel Hopkins du groupe de recherche indépendant Pew Charitable Trusts. Cette dernière affirme pour sa part que les réserves demeurent beaucoup plus basses que dans les années 1970.

Le ministère n'a pas révélé ce qu'il allait demander pour ces pêcheries, qui génèrent annuellement des revenus évalués à 10 millions de dollars au Canada. Le porte-parole Frank Stanek a affirmé par voie de communiqué que les dernières études démontraient que la population «a considérablement augmenté au cours des dernières années et pourrait supporter une augmentation raisonnable du quota».

Des nations membres de la commission ont accepté de geler le quota partagé de 1750 tonnes durant les dernières années. Il y a deux ans, le Canada s'est attiré la critique lorsqu'il a été le seul pays sur 47 membres à demander 250 tonnes de quotas de plus.

Un rapport récent produit pour la commission internationale démontre effectivement que la biomasse a augmenté, mais souligne qu'il subsiste beaucoup d'incertitude sur la taille des réserves.

On ignore si l'équivalent américain des Pêcheries, l'administration nationale des océans et de l'atmosphère, demandera une augmentation, mais les responsables américains ont dit vouloir un plan de gestion du thon sur deux ans. Les États-Unis n'ont pas réussi à capturer leur plein quota depuis 2003, selon Rachel Hopkins.