L'Afrique du Sud a signé jeudi un accord avec le Mozambique pour «travailler à l'éradication du braconnage de rhinocéros» et éviter que ce pays ne serve au transit des cornes avant de gagner le marché noir asiatique.

La signature a eu lieu au camp de Skukuza, quartier général du parc national du Kruger, la plus célèbre réserve sud-africaine et également la plus touchée par le fléau.

L'accord prévoit de partager des renseignements et de mutualiser des programmes d'éducation et des techniques anti-braconnages.

Une partie de la frontière entre les deux pays passe dans le Kruger, et de nombreux Mozambicains, relativement pauvres, sont à la solde du braconnage organisé en territoire sud-africain.

Maputo est sommée d'agir depuis des années par les défenseurs de l'environnement et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites). Une nouvelle loi mozambicaine est en gestation.

Alors que le braconnage n'est jusqu'à présent pas considéré comme un délit au Mozambique, les braconniers pris sur le fait risqueront selon le projet de loi douze ans de prison et 90 000 dollars d'amende, tandis que le transport illégal d'espèces protégées sera puni d'amendes pouvant aller jusqu'à 88 000 dollars.

Les éléphants du nord du Mozambique sont décimés par les braconniers, tandis que les rhinocéros ont déjà disparu du pays.

La ministre sud-africaine de l'Environnement Edna Molewa a noté, en marge de la cérémonie, que 293 rhinocéros avaient été tués depuis janvier, essentiellement au Kruger, soit plus que l'an dernier à la même époque.

Pretoria, qui hésite toujours à reconstruire la clôture électrifiée le long de la frontière - démantelée au début des années 2000 pour laisser passer les animaux -, souhaite aussi lever le moratoire sur la vente de cornes de rhinocéros.

C'est «une proposition pour aller vers la possibilité d'en faire commerce», a précisé M. Molewa, qui affirme s'inspirer «des leçons apprises avec l'ivoire».

«Nous avons fait une vente unique d'ivoire et le braconnage des éléphants a cessé d'être un problème, a-t-elle dit. Une observation qui ne se vérifie pas en dehors de l'Afrique du Sud.