Des militants de l'organisation écologique Sea Shepherd ont affirmé lundi avoir été la cible «d'une violente attaque» de la part de bateaux japonais, qui chassent la baleine dans l'Antarctique.

Sea Shepherd (Berger des mers) a indiqué que deux harponniers avaient attaqué leur bateau, le Bob Barker, dans la nuit de dimanche à lundi, en utilisant des câbles en acier pour enrayer les moteurs et en s'approchant au-delà des distances réglementaires.

Peter Hammarstedt, capitaine du bateau des écologistes, a déclaré qu'il pistait depuis dimanche matin le navire-usine nippon Nisshin Maru, mais que l'équipage de ce dernier avait attendu qu'il fasse nuit pour lancer son attaque.

À Tokyo, un responsable de l'Agence japonaise des pêches a démenti et accusé en retour les militants écologistes d'avoir agressé les navires nippons.

«Les deux bateaux japonais ont subi une manoeuvre dangereuse de Sea Shepherd dimanche», a indiqué ce responsable en requérant l'anonymat.

«L'hélice a été prise dans un câble jeté par Sea Shepherd et la coque a été endommagée. Personne n'a été blessé et notre navigation n'a pas été perturbée», a-t-il assuré.

«La chasse à la baleine continue. Nous déclinons toute responsabilité. Les responsables, ce sont les (militants) de Sea Shepherd», a-t-il conclu.

Les heurts en haute mer sont fréquents entre Sea Sheperd et la flotte de baleiniers japonais, qui chasse dans les eaux de l'Antarctique sous couvert de recherche scientifique, profitant d'une lacune dans le texte du moratoire international sur la chasse à la baleine. Il s'agit du deuxième incident en un mois.

«Nous sommes plus déterminés que jamais face aux attaques de plus en plus vicieuses des braconniers, c'est la dernière ligne de défense entre ces criminels et les baleines protégées qu'ils veulent tuer», a indiqué Peter Hammarstedt.

Il a précisé qu'il avait contacté par radio les bateaux japonais pour les informer que les opérations de Sea Shepherd étaient «complètement légales et que toute action agressive de leur part serait signalée aux gouvernements d'Australie et de Nouvelle-Zélande et aux services de la sécurité maritime».

«J'ai neuf Australiens et un Néo-zélandais dans mon courageux équipage, qui a essuyé cette attaque sans merci», a-t-il déclaré.

Sea Shepherd a également indiqué que le navire-usine japonais était maintenant traqué par deux autres bateaux de l'organisation, le Sam Simon et le Steve Irwin, tandis que le Bob Barker continue de pister les harponniers, qui ne seraient «plus en mesure de chasser».

Tokyo a confirmé cette collision, mais a accusé Sea Shepherd d'avoir lancé des cordes sur les bateaux.