Le gouvernement Marois veut mieux protéger les abeilles des néonicotinoïdes, la classe la plus employée d'insecticides. «Nous savons que l'usage des néonicotinoïdes a des conséquences sur l'environnement, et possiblement sur le déclin rapide des populations d'abeilles qu'on observe notamment en Europe et en Amérique», a indiqué Yves-François Blanchet, ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, dans un communiqué.

François Gendron, ministre de l'Agriculture, a quant à lui demandé à son homologue à Ottawa d'«accélérer la révision» de l'homologation de ces pesticides. «Il est important de protéger les pollinisateurs, a-t-il fait valoir. L'utilisation des semences enrobées devrait se faire de manière raisonnée, seulement lorsqu'il y a présence d'insectes ravageurs dans le sol, et non de manière systématique.»

Le ministère de l'Agriculture du Québec a aussi écrit aux producteurs agricoles et aux marchands de semences pour les informer de la mortalité chez les abeilles et des risques associés aux néonicotinoïdes.

Presque tout le maïs au Québec touché

Pratiquement tout le maïs et plus de la moitié des graines de soya employés au Québec sont enrobés d'une sorte de néonicotinoïde. Mis au point dans les années 80, les néonicotinoïdes sont appliqués comme enrobage sur les semences afin de conserver une protection tout au long de la vie de la plante. Ils s'inspirent de l'effet de la nicotine, un insecticide naturel développé par le tabac.

L'Union des producteurs agricoles a dit partager «les préoccupations du gouvernement à l'égard de l'utilisation des néonicotinoïdes», ajoutant qu'il faut s'assurer que des méthodes de remplacement sont possibles.